Afin d’illustrer les difficultés que connaît l’économie tunisienne, le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, s’est attardé, aujourd’hui, 22 octobre 2019, sur les ondes de la radio Express FM, sur l’exemple du secteur énergétique.
Le secteur revêt une importance capitale dans l’économie nationale, étant donné «son impact sur la production, la croissance et l’équilibre économiques, ainsi que le budget de l’Etat», a expliqué M. Chalghoum, tout en regrettant que les objectifs fixés, pour cette année, en ce qui le concerne, n’ont pas été atteints. Et ce pour diverses raisons…
«Nous avons prévu une moyenne de production quotidienne de pétrole de 48.000 barils. Finalement, on a enregistré une baisse, et la moyenne n’était que de 38.000 barils», a-t-il déploré.
Le ministre a également évoqué le retard qui accompagne l’entrée en exploitation du champ gazier de Nawara. Initialement prévu pour le mois de juin dernier, ce projet tant attendu entrera finalement en production en novembre prochain.
«On s’attendait également à ce que la part tunisienne du gaz naturel qu’achètent les Italiens aux Algériens [via le territoire tunisien] soit d’environ 16 millions de barils. Finalement, il ne sera que de près de 12 millions, notamment du fait du retard dans la signature des conventions entre les parties algérienne et italienne», a-t-il ajouté.
Toutes ces données ont fait que la contribution du secteur à la production nationale ait diminué, a conclu Ridha Chalghoum, expliquant que la part des achats énergétiques de l’étranger a augmenté, ce qui a porté préjudice au budget de l’Etat, en creusant le déficit de la balance commerciale.
En ce qui concerne le contenu du projet de loi de finances de 2020, qui a été présentée à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le 14 octobre dernier, le ministre des Finances a rappelé que le budget de l’Etat pour 2020 est estimé à 47 milliards de dinars tunisiens (DT).
M. Chalghoum a indiqué, à cet égard, qu’environ 19 milliards DT seront consacrés à la masse salariale, 7 milliards de dinars le seront à la subvention des carburants, des produits de base et du transport, et que 1,6 milliards de dinars couvriront les dépenses de l’État. D’autre part, environ 11,8 milliards de dinars serviront à payer les dettes du pays. En d’autres termes, il ne restera pas grand-chose pour l’investissement et la relance de la croissance économique et de l’emploi.
C. B. Y.
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