Beaucoup de Tunisiens commencent à prendre conscience de l’intérêt qu’il y a pour eux à intégrer dans leur quotidien la dimension environnementale. Ils sont devenus vigilants et n’hésitent pas à dénoncer toute menace qui pèserait sur la viabilité de leur site. À ce propos, deux exemples méritent qu’on s’y attarde.
À la mi-octobre 2019, des habitants de la zone agricole de Ben Béchir ont manifesté devant le siège du gouvernorat de Jendouba, pour protester contre le projet d’une unité de levure implantée dans cette zone et appeler à aménager un nouveau bassin pour y déverser des eaux usées.
Les manifestants craignent l’aggravation de la pollution déjà générée par les bassins existants et une forte contamination de la nappe phréatique et des eaux des oueds. Interrogés par des médias, certains d’entre eux ont rappelé qu’une partie de leur bétail a péri par l’effet des gaz toxiques dégagés par ces bassins.
Le deuxième cas est celui des habitants de la zone Rimel à Bizerte. Constatant l’abattage d’arbres forestiers sur une grande superficie, ils ont protesté auprès des services des forêts de la région et exigé des explications. La direction des forêts a été amenée à s’expliquer dans les détails sur cette affaire.
Selon cette direction, une concession a été accordée à la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg) pour abattre des arbres afin de dégager un terrain pour la construction d’une station de pompage de gaz naturel. Mieux, elle s’est engagée auprès des protestataires à superviser de près l’abattage des arbres afin d’éviter tout abus et toute extension de la parcelle objet de la concession.
Cela pour dire que, dorénavant, il faudra compter sur la vigilance des citoyens avant de s’aventurer à lancer des projets sans avoir pris en considération leur impact environnemental.
Khémaies Krimi
Donnez votre avis