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L’Espérance de Tunis encore plus forte que la saison dernière

Anice Badri félicité par ses camarades : 4 buts en 2 matches.

Trois jours après la promenade de santé devant l’Union sportive de Ben Guerdane (USBG), au stade d’El Menzah (4-1), l’Espérance sportive de Tunis (EST) est allée s’imposer (2-0), hier, dimanche 27 octobre 2019, à Sfax, et avec la manière, devant le Club sportif sfaxien (CSS). Affichant un gros potentiel technique et collectif, l’EST a montré tout le poids de ses atouts qui lui permettront de bien négocier ses objectifs de la saison 2019-2020.

Par Hassen Mzoughi

Pour une formation remaniée l’été dernier à plus de 50% par rapport à l’équipe double championne de Tunisie et d’Afrique, surtout un milieu de terrain totalement renouvelé, la tâche s’annonçait délicate à l’orée de la nouvelle saison. Or ce qu’elle a montré hier au stade Taieb Mhiri de Sfax, sur tous les plans technique, physique et collectif, est impressionnant.

Certes le CSS était d’une grande fragilité, mais les «Sang et or» ont placé la barre très haut, en termes de qualité et de maîtrise technique et tactique : grande inspiration au milieu de terrain, jeu en bloc avec des mouvements incessants et variés, remontées rapides et attaques dans la zone avec souvent 5 joueurs, mettant souvent la pression sur l’arrière garde sfaxienne. Une statistique pour illustrer cette maîtrise : 14 passes de suite à deux reprises en première période

Une mise à niveau dans un temps record

On a vu hier, malgré plusieurs absences particulièrement dans le secteur défensif (Chamseddine Dhaouadi, Abdelkader Badrane et Fousseny Coulibaly), une équipe confiante, appliquée, lucide, déterminée et forte de joueurs tactiquement disciplinés (solidarité et disponibilité) et par-dessus tout, des «nouveaux» bien intégrés dans le moule et individuellement de valeur technique incontestable.

C’est l’un des atouts entre les mains de l’entraîneur, Mouine Chaabani, dont on devrait saluer, encore une fois, la bonne gestion du groupe, facilitant l’intégration des nouveaux, sans oublier bien évidemment le reste du staff ainsi que l’atmosphère de travail très sérieuse dans un club qui prend encore de l’avance sur le reste des acteurs du foot tunisien. En témoigne la mise à niveau de l’équipe, dans un temps record.

Ainsi, l’EST qu’on a vu un peu «laborieuse» à l’entame de la saison, avec les premiers rendez-vous africains et arabes, s’est exprimée avec brio contre le CSS, qu’elle a dominé de la tête et des épaules, quelques trois jours seulement après avoir cartonné l’US Ben Guerdane. Elle se lance de la meilleure des façons vers de nouveaux challenges.

Certes, entre Championnat de Tunisie, Ligue des champions africaine, Coupe arabe des clubs champions et Coupe du monde des clubs, les «Sang et Or» auront beaucoup à faire, mais ce groupe, avec une telle qualité, pourra bien négocier ses trois tableaux, le Mondial des clubs n’étant finalement pas sa tasse de thé.

Une équipe plus technique que les deux dernières saisons

L’EST s’était imposée lors des trois dernières saisons principalement par sa solidité athlétique, notamment ses milieux de terrain défensifs (Coulibaly, Franck Kom et Ghaylane Chaalali). Cette saison elle est plus technique, sans perdre de sa solidité (Coulibaly, Amine Meskini, Mohamed Ali Ben Romdhane sont encore là avec le tout nouveau venu, l’excellent Ghanéen de 25 ans, Kwame Bonsu qui rappelle Franck Kom en plus de finesse technique). Ces deux derniers, en plus de contrer les demis adverses, ont les qualités pour orienter le jeu, relayer avec les attaquants – comme hier à Sfax – donner le ballon utile, grâce à leur précision, jouer vers l’avant, en soutien des attaquants. Cela ne se faisait pas avec une telle cadence la saison dernière.

En matière de construction, l’Algérien Abderraouf Benguit (23 ans), arrivé cet été, prend du galon et s’impose comme le cerveau du milieu de terrain. Avec également Raed Fadaa (22 ans), très actif sur le côté droit de l’attaque – son centrage amena le 1er but –. L’avant-centre ivoirien Ibrahim Ouattara (remplacé par Taha Yassine Khenissi à la 66e minute), tactiquement très précieux par son jeu de fixation, permet d’ouvrir les espaces. Et surtout Anice Badri, le catalyseur et le finisseur (un doublé hier contre le CSS, soit 4 buts en 4 matches de championnat). Sans oublier Hamdou Elhouni, rentré à la place de Fadaa (59’) et à l’origine du second but à la 74e minute. En attendant le retour imminent des attaquants Bilel Bensaha et Fadi Ben Choug, autres cartes offensives de choix.

Défense : les piliers sont toujours là…

La trêve du championnat a fait du bien au groupe. Elle lui a permis de se ressourcer avant d’attaquer un calendrier chargé en cette fin d’année 2019, où la Coupe du monde des clubs (11-22 décembre 2019) ne sera pas sans risque sur la progression de l’équipe.

L’Espérance de Tunis disputera les huitièmes de finale aller de la Coupe arabe, le 3 novembre prochain, face l’Olympique club de Safi avant de recevoir son hôte marocain le 23 novembre. Elle retrouvera le championnat face au Stade Tunisien le 9 novembre. Puis ce sera le coup d’envoi de la phase des poules de la Ligue des champions contre le Raja Casablanca au Maroc (30 novembre) avant la Jeunesse sportive de Kabylie le 6 décembre à Tunis et l’AS Vita le 27 décembre. Il se pourrait que le match retard contre l’Etoile sportive du Sahel soit programmé le 3 décembre. Autant dire que Mouine Chaabani aura besoin de son effectif en bonne santé.

L’EST a compté ces deux dernières saisons sur son compartiment défensif. Les piliers sont toujours là avec les expérimentés Samah Derbali (Amine Meskini et Iheb Mbarki, en doublure), le capitaine Khalil Chemmam, Mohamed Ali Yaacoubi, Chamseddine Dhaouadi, ainsi que les deux bons Algériens, le défenseur central Abdelkader Badrane et le latéral gauche Ilyes Chetti. Problème : ce dernier qui a la lourde tâche de succéder au brillant Ayman Ben Mohamed, parti au Havre en France, n’est pas bien secondé au poste, Houcine Rabii n’ayant plus joué depuis belle lurette.

À l’EST, chaque joueur saisit l’importance des enjeux. Les nouveaux l’ont également compris. C’est ce qui fait la cohésion du groupe. Tout le monde avance vers la même direction, équipe, staff, dirigeants. Cela compte aussi pour atteindre la performance.

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