Me Abdelaziz Essid a annoncé qu’il se retire momentanément de la défense de Sami Fehri, arguant du fait que les procédures de la détention provisoire de son client ont été bafouées et qu’il le défendra à nouveau uniquement lorsque le dossier sera déféré devant un juge d’instruction.
C’est dans post publié aujourd’hui, jeudi 7 novembre 2019, sur sa page Facebook, que l’avocat a fait cette annonce inattendue et dont les explications peuvent sembler alambiquées.
En effet Me Essid a estimé que les enquêteurs ont violé la vie privée de Sami Fehri, arrêté avant-hier, et placé en détention dans le cadre de l’affaire de blanchiment d’argent concernant les sociétés Cactus Prod et Eight Prod.
«Ils ont fouillé partout, saisi ses ordinateurs et ses téléphones portables, allant jusqu’à fouiller dans la messagerie de ses comptes Whatsapp, Instagram et Messenger Télégramme… Ses messages personnels et professionnels, notamment les interviews, les séquences supprimées au montage. Vous pouvez imaginer ce que l’on peut trouver dans les téléphones et ordinateurs d’un homme opérant dans les médias depuis plus de 20 ans», a déploré Me Essid, en ajoutant que les enquêteurs ont refusé la restitution des téléphones personnels de l’épouse et de la sœur du suspect, elles aussi soupçonnées dans le cadre des mêmes affaires, faut-il le rappeler.
L’avocat a ajouté que l’épouse de Sami Fehri a demandé au moins la suppression des photos personnelles, mais en vain : «Nous avons demandé de quel droit se permettent-ils de fouiller dans le passé de cet homme et de sa famille et ils nous ont répondu qu’ils devaient le faire pour les besoins de l’enquête et que la loi les y autorise», a écrit l’avocat.
C’est pour ces raisons pour le moins irrecevables que l’avocat a décidé de «boycotter» la défense de Sami Fehri, en promettant de reprendra sa mission lorsque le dossier sera présenté au juge d’instruction.
«Seul le juge d’instruction garantit un minimum de respect de la vie privée des citoyens et il est le seul à savoir ne pas être arbitraire dans l’application de la loi» a-t-il conclu, feignant d’ignorer, tout homme de loi qu’il est, qu’il s’agit là de suspects et que les enquêteurs sont autorisés à procéder aux perquisitions et aux fouilles nécessaires sur autorisation du juge d’instruction, et dans les limites autorisées par ce type de procédures.
Y. N.
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