L’équipe de Tunisie a gagné et aurait dû se montrer tranchante pour l’emporter plus facilement car c’était à sa portée. Mais cette seconde victoire consécutive en qualifications pour la phase finale de la CAN 2021 au Cameroun est importante pour la confiance.
Par Hassen Mzoughi
La Tunisie a pris une bonne avance dans le groupe J des éliminatoires de la CAN 2021, grâce à sa victoire hier soir, mardi 19 novembre 2019, par le score de 1-0 (but de Wahbi Khazri à la 73e minute), à Malabo, sur le terrain de la Guinée équatoriale. C’est la deuxième victoire après celle de vendredi dernier, lors de la journée inaugurale face à la Libye à Tunis (4-1), ce qui lui permet de prendre la tête du classement avec 6 points.
La Libye, pour sa part, s’est redressée, hier, en disposant de la Tanzanie (2-1) sur la pelouse du stade Mustapha Ben Jannet à Monastir, en Tunisie. Menés sur un penalty de Samatta (18e), les hommes de Faouzi Benzarti, bien que réduits à 10 après l’expulsion de l’Espérantiste Hamdou Elhouni, ont eu le mérite de rester dans le match, pour reprendre le dessus grâce à Motassam Sabbou (67e) et l’attaquant de l’Etoile sportive du Sahel Anis Saltou (81e). Ils rejoignent par la même occasion la Tanzanie à la seconde place du groupe avec 3 points, la Guinée Equatoriale étant désormais seule lanterne rouge avec zéro victoire.
Difficultés et désinvolture
En difficulté en première période, bouffée au milieu de terrain, fébrile en défense, l’équipe de Tunisie, malgré deux bonnes balles servies par Youssef Msakni, hélas gâchées par Seîf Eddine Khaoui (11’) et Ayman Ben Mohamed (29’), avait du mal à poser le jeu, les locaux choisissant le duel physique, pour contrer les Tunisiens, allant parfois jusqu’à l’intimidation, comme ce tacle sévère sur Youssef Msakni dès la 7e minute, qui déclencha une bagarre générale.
Les «Rouges» parviennent à imposer leur manière et on ne voit plus la Tunisie devant, les balles n’arrivant plus à Khazri et Msakni. Et pour se compliquer plus la tâche, les Tunisiens se permettaient des erreurs impardonnables en défense, par l’intermédiaire de deux joueurs expérimentés : Yassine Meriah laissait échapper une balle facile en faveur d’un attaquant équato-guinéen (37’) mais Farouk Ben Mustapha sauvait les meubles, et Ali Maaloul (42’) offrait un «caviar» à un autre adversaire, heureusement sans conséquence. Devant d’autres attaquants opportunistes, ce genre de désinvolture ne pardonnera pas.
Les Tunisiens hissent leur niveau
Les Tunisiens vont hausser leur niveau après la pause, à l’image de Msakni très inspiré et Ben Mohamed, très en vue à l’entre-jeu, par son abattage et sa bonne disponibilité à la relance, ainsi que le milieu de terrain Mohamed Ali Ben Romdhane, remarquable d’audace et de cran. Sans oublier l’assurance apportée par le solide défenseur central Saddam Ben Aziza, titularisé à la place d’Aymen Abdennour.
S’il manquait un peu de précision encore à Ayman Ben Mohamed (52’) puis Anice Badri (67’), ce dernier se rattrapait ensuite en offrant un caviar à Wahbi Khazri sur une intelligente ouverture de Youssef Msakni. Le Stéphanois ne laissait pas passer l’occasion pour marquer son 19e but en sélection.
Seule ombre au tableau de ce déplacement, le sélectionneur Mondher Kebaïer a été contraint de procéder à ses trois changements sur blessures (Seîf Eddine Khaoui, Ferjani Sassi puis Wahbi Khazri, remplacés par Anice Badri, Mohamed Ali Ben Romdhane puis Taha Yassine Khenissi).
Des joueurs prêts à la tâche
Seul regret aussi, l’équipe de Tunisie aurait dû se montrer tranchante et l’emporter plus facilement car c’était à sa portée. Mais cette fois, il n’y avait pas les facilités concédées par la Libye pour obtenir une victoire sans forcer. Hier, la Tunisie a dû l’emporter à l’usure, avec des conséquences sur les organismes des joueurs, notamment Khaoui et Sassi. Kebaier aurait pu rectifier sa formation rentrante, vu les deux matches rapprochés et la fatigue du voyage, en alignant dès le coup d’envoi des joueurs frais, comme Badri, le meilleur buteur de la sélection en 2019 (5 buts avec les A et 3 autres avec la Tunisie A’), Ben Romdhane et l’attaquant en forme du Club africain Yassine Chammakhi.
Il faut garder à l’esprit que tous les adversaires sont durs à manier. Et que l’équipe de Tunisie a besoin de tous ses joueurs prêts à la tâche, aux qualifications à la CAN comme aux éliminatoires pour le Mondial 2022 qui démarreront en mars prochain.
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