Le dirigeant d’Ennahdha, Abdellatif Mekki, a été reçu aujourd’hui, vendredi 29 novembre 2019, par le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, dans le cadre des concertations sur la composition du prochain gouvernement. Il a confirmé ce que tout le monde sait déjà : le parti islamiste a les yeux plus gros que le ventre.
A l’issue de cette rencontre, Abdellatif Mekki a en effet déclaré aux médias, qu’Ennahdha n’a pas encore décidé des portefeuilles ministériels qu’il souhaite se voir confier mais qu’il vise les ministères de souveraineté (Intérieur, Justice, Défense et Affaires étrangères), ainsi que celui de l’Economie.
On notera, à ce propos, que Habib Jemli, avait indiqué, le 19 novembre courant, qu’il préfère que les ministère de souveraineté soient conduits par des personnalités indépendantes… Mais sera-t-il en mesure d’imposer sa «préférence» aux dirigeants du parti qui l’a désigné ? Rien n’est moins sûr, d’autant que M. Jemli a été choisi non pas pour ses compétences exceptionnelles, mais pour ses deux principales qualités : la soumission et l’obéissance.
Notons que le conseil de la Choura du parti islamiste se réunira dimanche prochain, 1er décembre, pour discuter de la composition du gouvernement et pour établir une liste des ministres qu’il proposera au chef du gouvernement désigné.
Le parti islamiste semble décidé à jouer son va-tout et à tenter un passage en force, étant persuadé que les autres partis vont être obligés de voter la confiance au gouvernement Jemli, quelle qu’en soit la composition, car ils n’ont aucun intérêt à endosser la responsabilité d’une crise gouvernementale ou à repasser devant les électeurs, au risque de ne pas remporter le nombre de sièges gagnés le 6 septembre dernier.
Ennahdha a les yeux plus gros que le ventre, écrivions-nous plus haut. Pas vraiment… Ce sont leurs adversaires politiques qui sont constipés.
Y. N.
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