Dans une récente interview accordée à nos confrères Businessnews , Tony Verheijen, représentant résident de la Banque mondiale en Tunisie, a évoqué l’enjeu de combattre la longueur des procédures et de contourner la rigidité administrative en optant pour ce qu’il a appelé «un programme d’urgence à travers une délégation de pouvoir aux ministères via des contrats de performance».
Parle-t-il de la loi d’urgence économique que Fadhel Abdelkefi avait défendue, bec et ongles, quand il était ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale dans le premier gouvernement de Youssef Chahed.
En théorie, ce projet de loi vise à donner au gouvernement le pouvoir de prendre des décisions rapides et de passer outre certaines procédures bureaucratiques régissant les grands projets d’infrastructure et d’autres nouveaux investissements.
Plus simplement, il vise à éviter les entraves bureaucratiques et à accélérer la réalisation les grands projets, dont la plupart traînent plusieurs années dans les méandres de l’administration publique, tortueuse et tatillonne. Les retards administratifs et la bureaucratie étant perçus comme les plus grands obstacles auxquels se heurtent les investisseurs locaux et étrangers en Tunisie.
Présenté au parlement, ce projet de loi a été rejeté par l’opposition lors de la législature précédente. Elle avait vu dans cette tentative de réduire les contrôles bureaucratiques une fenêtre pour encourager le lobbysme et la corruption, lesquelles constituent déjà des problèmes majeurs pour l’économie tunisienne.
Fadhel Abdelkefi, dont la reconduction dans le gouvernement de Habib Jemli est évoquée avec insistance, du fait de sa proximité affichée et assumée avec le parti Qalb Tounes, aura peut-être de nouveaux arguments à présenter pour la faire passer lors de l’actuelle législature.
Khémaies Krimi
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