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Etoile du Sahel : Charfeddine s’imposera-t-il de nouveau comme le sauveur ?

L’assemblée électorale de l’Etoile sportive du Sahel (ESS) se tiendra le vendredi 10 janvier 2020 à partir de 15 heures, au Club House à Kalaa Sghira. Cette fois-ci, y aura-t-il des candidatures au nouveau comité ?

Par Hassen Mzoughi

L’annonce de ces assises, 48 heures après le retour aux affaires du président démissionnaire, Ridha Charfeddine, qui s’est engagé à poursuivre son soutien financier au club jusqu’à l’élection d’un nouveau conseil d’administration (!), appelle un constat.

Ridha Charfeddine se présente non seulement comme le sauveur en 2012, lorsque personne ne s’est présenté aux élections, après la démission de Hafedh Hmaied, mais aujourd’hui aussi comme l’homme de la situation, en s’engageant à tenir la maison jusqu’aux élections, et après si… personne n’oserait se présenter aux responsabilités. Il est dans le costume de l’homme indispensable, dont l’ESS ne peut se passer, du moins en ce moment d’incertitude.

Tous refusent de réparer les erreurs du président

A-t-il gagné la partie, en se montrant l’homme qui ne recule pas, par rapport à ceux qui rechignent à rendre service du club ?

Pas évident, dans la mesure où il demeure seul, sans soutien, malgré ses appels aux «vrais Etoilistes», à mettre la main dans la main pour reprendre le club. Personne ne l’a écouté, raison pour laquelle il a vivement critiqué «les hésitations des héritiers historiques de l’ESS», lors de son dernier passage sur les ondes de Jawhara fm.

Face aux nombreux griefs que lui adressent ses opposants, notamment l’aggravation de la dette et les gros salaires des joueurs, sans rapport avec la moyenne rentabilité de plusieurs d’entre eux, l’erreur également d’avoir confié les affaires techniques et administratives à des collaborateurs très maladroits, sans oublier les mises à l’écart de plusieurs «stars» tels Husseïn Jenayah, Zied Jaziri, Zoubeir Baya et tout récemment le directeur sportif Karim Haggui, Charfeddine semble avoir perdu la partie. D’autant que les éventuels «volontaires» refusent de «réparer» ses erreurs, et font savoir qu’il devrait assumer jusqu’au bout, même si l’intéressé répète qu’il a tout fait pour le club et ne demande rien en retour. Pour lui, le club n’est pas en crise mais il faut une collaboration plus large afin de parer aux seules difficultés budgétaires.

Charfeddine a marqué des points mais…

Charfeddine n’a pas baissé les bras. Il a fait beaucoup pour renverser la situation en sa faveur, gardant la confiance des joueurs et regagnant la sympathie des supporteurs, tout en désarmant ses adversaires qui passent désormais pour des «hâbleurs» ou, au pire, des saboteurs empêchant les autres de travailler dans une ambiance sereine.

Dernier geste en date de M. Charfeddine, il a réglé les salaires du staff technique et des joueurs étrangers jusqu’au mois de novembre, des tranches des gros salaires des joueurs tunisiens et la totalité des salaires moyens.

Les nouvelles en provenance de Sousse indiquent aussi que de nombreux changements sont prévus, dont le plus important est la révision de quelques contrats de joueurs réservistes et le dégraissage de l’effectif, pour rationaliser les charges.

L’Etoile vit un revirement notable

M. Charfeddine a certes marqué des points mais il n’a obtenu aucune garantie. Il peut répéter à l’envi qu’il a avancé beaucoup d’argent, cela n’a rien à voir, comme le soutiennent les anti-Charfeddine, avec le déficit énorme, estimé à 53 millions de dinars tunisiens (MDT), dont 40 MDT sont dus justement au président. Un jour il les réclamera au nouveau bureau !
La «bataille» ne se limite plus aux affaires «familiales» et sportives, mais plutôt aux intérêts politiques qui sont la pierre angulaire pour ce qui arrivera à l’avenir.

L’Etoile vit actuellement un revirement notable. Après le contrôle de certaines forces traditionnelles, Ridha Charfeddine s’est imposé au «cœur» de la phase de changement. Toutefois il est prisonnier de sa propre démarche aussi volontariste qu’insouciante. L’homme n’a pas la sympathie de certains cercles de Sousse, et se rebelle contre cette «anomalie», mais il craint aussi d’être taxé de «fuyard», s’il quitte maintenant le club.

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