Dans son rapport ‘‘Rétrospectives 2019 et visions 2020!’’, réalisé par son ‘Département Analyses & Recherches’, l’intermédiaire en bourse Mac SA estime qu’en 2020 «le rythme de la croissance devrait s’accélérer», tout en restant fragile car «dépendant de facteurs endogènes liés à l’avancement des réformes, à la stabilité politique, à la paix sociale… et de facteurs exogènes». Extraits…
L’année 2019 s’achèverait avec une croissance faible de 1,4% contre 2,7% initialement prévue malgré une saison touristique favorable et une bonne saison agricole. Les industries manufacturières et non manufacturières sont restées à la traîne cette année et pénalisées globalement par la faible croissance en zone Euro.
L’année a été aussi jalonnée par une mise en œuvre ferme des politiques monétaires et budgétaires permettant de réduire l’inflation à 6,3% (au mois de novembre) contre une inflation au plus haut de 7,7% en juin 2018.
Le déficit budgétaire a été aussi réduit pour la seconde année consécutive et devrait finir l’année à 3,5%.
À moyen terme, la croissance devrait être au rendez-vous. Pour 2020, le rythme de la croissance devrait s’accélérer pour monter à 2,7% mais celle-ci reste timide et fragile car dépendante de facteurs endogènes liés à l’avancement des réformes, à la stabilité politique, à la paix sociale… et de facteurs exogènes relatifs aux tensions sur les prix internationaux des matières premières et la reprise au niveau de nos principaux partenaires étrangers.
Indépendamment des chiffres, la Tunisie fait face à trois défis :
i) une croissance faible alimentée par la consommation privée et ne permettant pas de résorber le taux de chômage élevé;
ii) l’investissement reste à la traîne freiné par le resserrement de la politique monétaire et de la réglementation encore contraignante. La levée de ces contraintes est essentielle pour relancer l’investissement et avec lui la productivité, la création d’emploi et le pouvoir d’achat;
iii) des finances publiques mal au point nécessitant un assainissement sur un horizon de moyen-terme avec des réformes structurelles profondes pour conduire à une croissance inclusive.
Pour relever ces défis, et répondre aux attentes et aspirations des Tunisiens «post-révolution», nous pensons qu’il est bien temps de doter le pays d’une vision claire et de renouveler notre modèle économique en axant sur les secteurs créateurs de valeurs et d’emplois.
À quoi s’attendre en 2020?
La performance décevante de 2019 vient à la suite de trois années successives de hausse. Nous savons bien que quand on investit en actions il n’est pas toujours évident de réaliser une performance systématiquement positive. Un investisseur en actions doit être prêt à subir une certaine amplitude de variation des cours et des performances ponctuellement négatives. Et c’était le cas en 2019.
Si, en 2019, la Bourse de Tunis est sortie d’une configuration «idéale» qui justifie la prudence à court et moyen terme, les fondamentaux de la place tunisienne n’ont pas pour autant disparu. En effet, un certain nombre de raisons à l’origine de la correction en 2019 semblent évoluer dans un sens plus positif :
- l’inflation commence à se replier et le TMM à se détendre (10 pb de moins qu’au mois de mars 2019). Certes les niveaux restent encore élevés mais la tendance commence à s’inverser;
- le dinar a freiné sa chute face aux principales devises étrangères;
- la croissance économique devrait être meilleure en 2020 appuyée par une légère reprise dans la zone Euro;
- le prix du pétrole et des matières premières seront aussi, selon les prévisions mondiales, en baisse en 2020;
- enfin, l’aversion au risque et le recul de la majorité des cours des valeurs Blue chips, en 2019, a permis aux valorisations de s’améliorer sensiblement avec un multiple des bénéfices moyen de 12x.
Ceci est du côté fondamental, mais il ne faut pas se leurrer aussi que la tension sur la liquidité du marché est persistante et la concurrence des taux obligataires et monétaires est très serrée. En effet, le manque de liquidité sur le marché monétaire et la situation difficile des finances publiques continuera à exercer une pression à la hausse sur les taux obligataires.
Au final, nous savons que le marché actions sera encore mis à l’épreuve en 2020 dans un environnement économique toujours difficile malgré des prémices de redressement et un contexte politique non encore bien éclairci.
Concernant la Bourse de Tunis, il y a aura des opportunités à saisir et nous préférons à cet effet, nous focaliser davantage sur les valeurs offrant de bons potentiels de croissance plutôt que de débattre sur les niveaux de valorisation à court terme.
Face à cette situation, et au contexte boursier actuel, nous restons favorables aux titres de qualité qui offrent un couple croissance-rendement attractif. Le stock picking reste de mise et pour notre sélection de valeurs, nous mettons l’accent sur des critères tangibles tels que : (1) la croissance des bénéfices, (2) la qualité du bilan et (3) la distribution des dividendes.
Extrait des ‘‘Rétrospectives 2019 et visions 2020!’’ de Mac SA.
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