Abdelkarim Harouni, président du conseil de la Choura au sein d’Ennahdha, a indiqué aujourd’hui, 6 janvier 2020, sur les ondes de Mosaïque FM, que son mouvement avait appelé à un gouvernement de compétences nationales ouvert aux partis, mais qu’il a été surpris par l’équipe indépendante proposée par Habib Jemli, chef du gouvernement désigné, sans avoir préalablement consulté Ennahdha.
M. Harouni a assuré que cette option n’a pas été approuvée par la Choura, parce que «la gouvernance doit se baser sur les partis ayant gagné les élections», ajoutant qu’Ennahdha a déjà fait assez de concessions en vue de faire réussir le processus de formation du gouvernement.
«Nous avons renoncé au poste de chef du gouvernement, aux ministères de souveraineté et à notre participation en tant que parti au gouvernement, et nous avons finalement accepté celui-ci afin de ne pas perturber davantage l’atmosphère», a-t-il développé.
«Mais nous nous sommes retrouvés face à certaines personnes [dans la liste gouvernementale proposée par M. Jemli] à propos desquelles nous avons des réserves», a-t-il ajouté, précisant que son mouvement a demandé au chef du gouvernement désigné d’enquêter davantage sur ces noms, tout en lui présentant des alternatives et en l’incitant à intensifier les consultations avec touts les partis, la société civile et les associations afin que le gouvernement reçoive la confiance du Parlement.
Ennahdha s’est opposé à environ 5 noms choisis dans le gouvernement de Jemli, assure Harouni, sans citer aucun de ces noms, en estimant, sur un autre plan, que le choix d’Imed Derouiche à la tête du ministère de la Défense (qui a déclenché une polémique) est «une affaire entre le chef du gouvernement et le président de la République».
Il a également dit que certains anciens ministres avaient réussi leurs missions et qu’il valait donc la peine de les reconduire dans le prochain gouvernement, à l’image d’Anouar Maarouf et de Farhat Rajhi, tous deux proches sinon membres d’Ennahdha, et ce compte tenu de leur intégrité et de ce qu’ils ont montré.
L’islamiste a, par ailleurs, indiqué que la loi autorise des révisions dans la composition du gouvernement et que le temps, pour ce faire, ne manque pas, affirmant que les négociations se poursuivent : «La liste peut être améliorée et certains noms peuvent être modifiés parce que le gouvernement a besoin d’une ceinture politique pour réussir.»
Ennahdha va dans tous les cas accorder sa confiance au gouvernement Jemli, assure cependant M. Harouni, qui estime que ce dernier a fourni les efforts nécessaires malgré les obstacles auxquels il a été confronté, notamment de la part de «certains partis manquant de sérieux», faisant allusion à Attayar, Echaâb et Tahya Tounes.
Rappelons que la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), consacrée au vote de confiance pour le gouvernement de Habib Jemli, aura lieu ce vendredi, 10 janvier.
C. B. Y.
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