Intervenant ce matin, lundi 6 janvier 2019, sur les ondes de Shems FM, le député du mouvement Echaâb, Haikel Makki, n’y est pas allé par 4 chemins en donnant son avis sur la composition gouvernementale proposée par Habib Jemli, chef du gouvernement désigné : pour lui, s’il passe, ce gouvernement représentera carrément un danger pour l’Etat tunisien.
M. Makki a expliqué ce rejet catégorique par le fait que l’équipe proposée par M. Jemli renferme, selon lui, des personnes autour desquelles il y a de sérieux soupçons de corruption et d’autres qui ont des liens avec le terrorisme. L’un d’entre eux ayant déclaré que son fils était un martyr alors que ce dernier s’était fait exploser dans un attentat suicide, en Irak, d’après ses dires.
Le nationaliste arabe a, par ailleurs, exprimé ses craintes que cette composition gouvernementale soit liée à ce qui se passe actuellement en Libye, faisant allusion au conflit armé qui y oppose essentiellement le gouvernement d’entente nationale (GEN), présidé par Fayez Sarraj, et l’Armée nationale libyenne (ANL), commandée par le général Khalifa Haftar. Sans expliquer quel lien pourrait avoir le gouvernement de Jemli avec cette guerre civile. Il fait sans doute allusion au fait que le GEN est soutenu par des milices armées islamistes, comptant même des éléments jihadistes tunisiens.
L’avocat a également vaguement évoqué une affaire de corruption liée à un champ agricole international dans laquelle Habib Jemli pourrait être impliqué lui-même, assurant que son mouvement fera ce qu’il faudra pour s’assurer de la véracité de cette histoire.
Revenant sur les concertations qui ont notamment eu lieu avec son parti en vue de former le gouvernement, M. Makki a assuré qu’Ennahdha ne voulait pas gouverner avec Attayar et Echaâb, mais simplement s’en servir «pour embellir l’image du gouvernement».
Haikel Makki a donc, naturellement, affirmé qu’Echaâb ne donnera pas sa confiance à ce gouvernement et a lancé un appel à tous «les députés patriotes» de faire de même.
Rappelons que la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée au vote de confiance pour le gouvernement Jemli aura lieu ce vendredi, 10 janvier.
C. B. Y.
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