L’épisode du recours de Nabil Karoui, alors candidat à la présidentielle, aux services du lobbyiste israélo-canadien est peut-être passé sous les radars. Hier, pourtant, cette casserole du président de Qalb Tounes a refait surface indirectement, car l’ancien agent du Mossad est impliqué dans une affaire de lobbying auprès des gouvernements américain et soudanais…
L’Histoire peut se taire, elle peut être réduite au silence ou même se faire carrément oublier, mais elle peut également décider de resurgir au moment le plus inattendu. En effet, sans crier gare, cette Histoire vient de rattraper Nabil Karoui – alors qu’il a d’autres… chats à fouetter.
En effet, il y a un peu plus de trois mois, en pleine effervescence de la campagne du 2e tour de la présidentielle anticipée tunisienne, la bombe Ari Ben-Menashe et son entreprise basée à Montréal, la Dickens & Madson, explose. Le site médiatique Al-Monitor a révélé au grand public que le président de Qalb Tounes, qui postule pour la magistrature suprême de notre pays, a fait appel à cet ancien agent du renseignement israélien «pour faire briller son image» auprès de l’administration Trump – moyennant la rondelette somme d’1 million de dollars!
Le scandale, l’énorme scandale, a peut-être été oublié depuis. Kaïs Saïed a remporté le 2e tour de la présidentielle, une enquête a été ouverte sur cette affaire Karoui-Ben-Menashe, l’instruction se poursuit, nous dit-on, elle durera ce qu’elle durera… mais la page n’est pas tournée.
Al-Monitor l’a ouverte de nouveau hier, mercredi 8 janvier 2020, en révélant que le même Ari Ben-Menashe et son entreprise de lobbying Dickens & Madson ont signé un contrat, d’une valeur de 5 millions de dollars, avec l’entreprise émiratie DP World pour l’obtention d’une concession de 20 ans d’exploitation du South Port Container Terminal soudanais. Tout simplement, il s’agit pour Ari Ben-Menashe et son équipe de convaincre les gouvernements américain et soudanais à offrir ce marché à la DP World…
Al-Monitor n’a pas manqué, à cette occasion, de rappeler – et c’est tout à fait légitime – que le mérite lui revient d’avoir soulevé ce lièvre du président de Qalb Tounes.
Marwan Chahla
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