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Le salut de la Tunisie passe par la moralisation de la vie politique

Dans cette «Lettre ouverte à son excellence, monsieur le président de la république», l’auteur, professeur de médecine à la retraite, appelle le chef de l’Etat à œuvrer en vue de moraliser le milieu politique qui normalement doit donner l’exemple du sens du devoir pour le bien-être du citoyen qui, à son tour, prendra le sens de sa contribution au développement du pays.

Par Dr Ali Bakir *

Excellence,

Je suis un simple citoyen qui souffre pour son pays comme la majorité des Tunisiens.

La génération des politiciens et hauts responsables qui, sous la présidence du grand Bourguiba, a entrepris la construction de la Tunisie moderne, a réussi dans sa mission et a essentiellement édifié un Etat reposant des institutions solides. Elle a par ailleurs contribué à la formation des futurs cadres de la seconde génération de Bourguiba qui a continué sur les traces de la précédente.

L’éducation du citoyen est la base du développement

Je suis fier d’appartenir à cette seconde génération qui a contribué au développement de notre chère Tunisie à un niveau plus qu’honorable puisque nous étions à l’avant-garde dans plusieurs domaines et reconnus internationalement, en particulier dans l’enseignement, les sciences, la médecine, la culture, le sport, etc.

Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui nous retrouvons à la tête de grandes institutions et entreprises internationales des compétences tunisiennes de très haut niveau dans de grandes institutions dans monde.

Malheureusement, depuis les vingt dernières années, avec une mauvaise réforme de l’enseignement et la baisse d’encouragement de la culture, du sport, de la recherche scientifique et de la créativité, la chute était prévisible.

L’obtention du baccalauréat et surtout des diplômes universitaires au rabais a aggravé la situation. Si nous rajoutons l’injustice, on ne peut qu’excuser l’insurrection des jeunes diplômés qui «chôment».

En résumé, la base du développement est l’éducation du citoyen (enseignement, culture, sport, sens des responsabilités, respect des lois, etc.) sans laquelle il ne peut «digérer» la démocratie !

Pour remédier à la situation catastrophique il n’y a qu’un seul chemin : moraliser le milieu politique qui normalement doit donner l’exemple du sens du devoir pour le bien-être du citoyen qui, à son tour, prendra le sens de sa contribution au développement du pays.

Pour un gouvernement fort, courageux et restreint

Ceci impose la formation d’un gouvernement fort, compétent, constitué de responsables ayant une vision et, évidemment, sous la tutelle d’un chef d’Etat courageux et indépendant de tout parti.

Les compétences ne manquent pas et peu importe leur appartenance ou leur non-appartenance politique à partir du moment qu’ils sont d’une moralité irréprochable et experts dans leur domaine.

Je me permettrais quelques suggestions…

Ce gouvernement devrait être le plus restreint possible en regroupant certains ministères, sans secrétaires d’Etat qui seront remplacés par des directeurs généraux d’administration choisis par leurs ministres respectifs.
Ceci agrandirait la cohésion entre les membres de l’équipe garante de son efficacité et de la rapidité des prises de décision.

Ceci aussi permettra de faire des économies sur les budgets de fonctionnement des ministères qui dépassent nos possibilités financières actuelles. Dans ce sens pourquoi ne pas restreindre les avantages (voitures de fonction et autres) dont profitent les ministres qui sont des fonctionnaires comme les autres et comme cela se passe dans des pays développés (mêmes pour les hauts fonctionnaires, il faudrait ne permettre que l’utilisation hors jours fériés).

Pour augmenter les chances de réussite, je choisirais des personnes expertes et qui ont déjà fait la preuve de leur bonne gouvernance de leur intégrité, et de leurs efficacité : c’est-à-dire de leur patriotisme.

Composition du gouvernement : aux côtés du chef du gouvernement, les ministres de la Justice ; de la Défense; de l’Intérieur; des Affaires étrangères; des Finances et de l’Investissement; de l’Economie, de Industrie et du Commerce; des Travaux publics et du Transport, de l’Agriculture, de la Santé et des Affaires sociales, de l’Enseignement et des Loisirs.

Les directions rattachées à un ministère correspondant sont celles de la Réforme administrative (chef du gouvernement), de la Lutte contre la corruption (Justice), des Affaires locales et des Terres domaniales de l’Etat (Intérieur) ; de l’Energie (Économie), de l’Aménagement du territoire (Travaux publics), de l’Ecologie (Agriculture) ; de la Famille, de l’Emploi et du Culte (Santé et Affaires sociales) ; de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (Enseignement) ; de la Culture, du Tourisme, du Sport et de la Jeunesse (Loisirs).

Excellence, étant à la retraite depuis 15 ans, j’ai eu le temps depuis la «révolution» de beaucoup lire, de me documenter, de voyager, d’observer en particulier les jeunes et surtout de réfléchir et je n’aspire à aucun poste; je pense avec la plupart des cadres de ma génération avoir largement rempli mon devoir national. Ce message n’a pour but que de servir mon pays à travers votre haute fonction.

J’espère que l’étape prochaine sera de réaliser votre principale promesse électorale consistant à réviser la constitution et surtout cette loi électorale qui a permis l’accession à un siège parlementaire de certaines personnes incultes, indignes de représenter un peuple dont une large partie vote sans aucune formation ni un minimum de culture politique.

Veuillez croire, excellence, en mon profond respect.

* Professeur en médecine

PS : des compétences aussi bien en homme, femmes et jeunes je peux vous citer quelques uns que je connais et dignes de confiance. Ceci pourrait servir au chef de gouvernement que vous proposerez.

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