«Qalb Tounes déplore son exclusion du gouvernement Fakhfakh. Cette démarche est contraire aux principes de la Constitution», indique le parti de Nabil Karoui, dans un communiqué publié ce soir, vendredi 24 janvier 2020, après la réunion de son bureau politique.
Qalb Tounes a d’abord rappelé sa position sur la méthode avec laquelle Elyes Fakhfakh a été désigné pour former le gouvernement, en assurant que celle-ci «est contraire à l’esprit de la Constitution et à la volonté de la majorité des partis représentés au parlement».
Commentant son exclusion de la composition du gouvernement, Qalb Tounes a indiqué que la démarche d’exclusion est contraire à la démocratie, en ajoutant que «plusieurs indicateurs laissent penser que cette orientation portera atteinte aux fondements du régime politique fixé par la Constitution et à la volonté du peuple, exprimée par les urnes, dans la mesure où elle ne respecte que le poids des partis vainqueurs des législatives».
Sur un autre plan, Qalb Tounes a appelé le président de la république à donner des explications sur les contradictions constatées entre son discours et celui du chef du gouvernement désigné : «Elyes Fakhfakh a indiqué, pendant la conférence de presse, que le prochain gouvernement sera celui du président, alors que le chef de l’Etat avait assuré que le gouvernement sera celui du parlement».
«Les propos de M. Fakhfakh laissent comprendre que Kaïs Saïed est le président de ses électeurs, alors qu’il est le président de tous les Tunisiens», a encore déploré Qalb Tounes, qui a appelé à une réunion de son conseil national, lundi prochain.
Rappelons que selon Elyes Fakhfakh, le gouvernement aura pour noyau central 4 partis : Ennahdha, Tahya Tounes, Attayar et Echaab.
Ce quatuor représenterait, aux yeux de Kaïs Saïed, la «ligne révolutionnaire», dont est exclu le Parti destourien libre (PDL), incarnant l’ancien régime et ne reconnaissant pas la révolution tunisienne de janvier 2011, ainsi que Qalb Tounes, dont le président est poursuivi dans des affaires de fraude fiscale, de corruption financière et de blanchiment d’argent.
Y. N.
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