«Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour», dit le célèbre adage et Rached Ghannouchi l’a fait sien et s’est attelé à l’appliquer à la lettre concernant Nabil Karoui. Le président du parti islamiste Ennahdha a déclaré, mercredi 5 février 2020, dans un entretien avec Mosaïque FM : «Sans Qalb Tounes (le parti présidé par Nabil Karoui, Ndlr), le gouvernement Elyès Fakhfakh (désigné par le président de la république Kaïs Saïed, Ndlr) ne passera pas.» C’est on ne peut plus clair. Sauf pour les personnes atteintes de cécité volontaire.
Par Chedly Mamoghli
Tout le monde sait, hormis les aveugles qui ne veulent pas voir, qu’entre Rchouda et Bilou c’est un mariage catholique (il peut y avoir des hauts et des bas mais ils ne divorcent jamais, c’est pour la vie). Rached peut s’énerver et envoyer Bilou «el-dar khaltou» (en taule) pour quelques jours ou quelques semaines puis Bilou revient et tout rentre dans l’ordre. Et cela s’apparente plus à un rappel à l’ordre de la part de Rchouda à Bilou qu’à une répudiation ou encore moins un divorce.
Le couple islamo-affairiste se porte comme un charme
Un rappel à l’ordre pour lui rappeler que c’est lui «le mec» dans le couple et c’est lui qui a le dessus. Après l’orage d’été qu’a traversé le couple Rchouda-Bilou, tout est rentré dans l’ordre, le couple islamo-affairiste se porte comme un charme et le mariage se consomme… à tel point que Rchouda préfère que le pays reste sans gouvernement et qu’on aille vers une dissolution de l’Assemblée si Bilou n’est pas intégré dans le gouvernement Fakhfakh dont l’ossature et l’esprit ont été conçus par Kaïs Saïed. Ah ce Kaïs Saïed! Cet intrus aux yeux de la partitocratie tunisienne qui a surgi de je de je-ne-sais-où pour compromettre leurs schémas, leurs calculs d’épiciers et faire voler en éclats leurs petits arrangements minables de la politique politicienne.
Le couple Rchouda-Bilou a opté pour la candidature de Fadhel Abdelkéfi, l’ancien ministre du Développement, de l’investissement et de la Coopération internationale, au poste de chef de gouvernement mais le président de la République Kaïs Saïed, contrairement à ce qu’ont voulu le présenter les bobos lors des élections présidentielles, n’est pas un potiche de Rchouda, et refuse de jouer au potiche du couple islamo-affairiste qu’il n’a pas hésité à envoyer balader et n’a pas nommé Fadhel Abdelkéfi au grand dam de Rchouda et de Bilou. Il a choisi une autre personne qui lui sied plus mais qui n’a été ni proposé ni soutenu ni par Rchouda ni par Bilou. Le couple islamo-affairiste entend se venger de ce président et lui limer les ongles.
Le système de corruption va-t-il encore triompher ?
Maintenant certains carriéristes de la politique politicienne ont voulu réduire la guerre contre le système de corruption («Mandhoumat al fasad») à des escarmouches de la période électorale et que maintenant la page doit être tournée et blablabla et patati et patata…
Non la guerre d’usure contre ce système, véritable fléau dévastateur pour le pays, dure depuis des années et ne s’arrêtera jamais jusqu’à la défaite de cette «Mandhouma» pourrie incarnée majestueusement par le mariage catholique entre Rchouda et Bilou.
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