La volonté d’Ennahdha d’inclure Qalb Tounes au prochain gouvernement refait surface aujourd’hui, 11 février 2020, après la double-rencontre de son président, Rached Ghannouchi, avec Nabil Karoui et Elyes Fakhfakh. De quoi embêter, plus que jamais, ce dernier, à quelques jours de l’échéance relative à la formation de son gouvernement.
Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a, successivement, reçu aujourd’hui, à son bureau à l’hémicycle du Bardo, le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, et le président de Qalb Tounes, Nabil Karoui.
L’objectif de Ghannouchi étant, selon sa page facebook officielle, d’«éclaircir l’image autour de la composition du futur gouvernement et de faire converger les points de vue entre les différentes parties». Traduire : imposer ses vues au candidat désigné par le président de la république, Kaïs Saïed, et lui faire comprendre, une fois pour toute, que c’est lui qui gouverne la Tunisie du haut de son Perchoir.
Probablement contrarié par l’issue de la réunion, Fakhfakh n’a pas souhaité donner une déclaration médiatique. Tandis que Nabil Karoui est revenu à la charge en réaffirmant, aux médias, la volonté de son parti, Qalb Tounes, que le prochain gouvernement soit «d’union nationale, doté d’une ceinture politique qui lui permet d’avoir la confiance des députés de l’ARP».
Après avoir déclaré, la semaine passé, à l’issue de sa rencontre avec Fakhfakh que son parti n’était pas intéressé par des portefeuilles ministériels, laissant entendre qu’il compte faire partie de l’opposition, Karoui adopte donc aujourd’hui sa position antérieure et annonce de nouveau vouloir intégrer le gouvernement Fakhfakh.
Cela peut donc expliquer le mécontentement du chef du gouvernement désigné, qui a sans doute été confronté à ce nouveau revirement de la part leader islamiste, Ghannouchi, le partenaire politique officieux de Karoui, et qui devra, par conséquent, soit refuser de céder à cette condition et prendre, ainsi, le risque de ne pas obtenir la confiance du parlement soit l’accepter et risquer, dans ce cas, de perdre son partenaire privilégié, Attayar.
Le parti de Mohamed Abbou étant défavorable à l’intégration de Qalb Tounes au gouvernement, dont le président fait face à des poursuites judiciaires relatives à des affaires de corruption financière. C’est cette personnalité exceptionnelle que M. Ghannouchi veut voir représentée au gouvernement.
C. B. Y.
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