Il ne reste plus que quelques heures à Elyes Fakhfakh pour soumettre sa composition gouvernementale finale au président de la république et au parlement, et alors que les derniers indices lui sont défavorables quant à ses chances d’obtenir la confiance de la majorité des députés, certains y croient encore. C’est notamment le cas de Khaled Krichi…
Le dirigeant et député du mouvement Echaâb s’est, en effet, montré particulièrement optimiste, ce matin, mardi 18 février 2020, et ce malgré la réticence d’Ennahdha, dont le vote sera probablement décisif.
M. Krichi a indiqué qu’il compte, néanmoins, sur les sages et les rationnels au sein du parti islamiste «pour faire prévaloir l’intérêt public, celui de la Tunisie, sur leurs intérêts partisans étroits» et convaincre ainsi l’ensemble des dirigeants du parti de participer au gouvernement d’Elyes Fakhfakh.
Krichi a, dans le même ordre d’idées, appelé les Nahdhaouis à cesser les déclarations médiatiques «agitées» et «qui ne sont pas à la hauteur de leaders tels que Abdelkarim Harouni et Noureddine Bhiri».
«Ils sont en train d’ouvrir le feu dans toutes les directions, n’épargnant aucun ami. Et cela nous étonne. Comment réussira-t-on à gouverner ensemble dans ces conditions ?», s’est-il indigné, tout en gardant, toutefois, le sourire.
Le nationaliste arabe a, d’un autre côté, livré sa version des faits concernant le conflit entre le mouvement islamiste et le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh : «Ennahdha scande, en public, le slogan de l’unité nationale. Mais en secret – et c’est son droit – il négocie des portefeuilles ministériels».
Il a, par ailleurs, souligné que le parti de Rached Ghannouchi a finalement renoncé au ministère des Technologies de la communication qu’il a longtemps réclamé, et qu’actuellement il fait face à deux soucis qui devraient être résolus très prochainement.
En interne, les dirigeants nahdhaouis ne sont pas unanimes sur tous les noms qu’ils proposent pour occuper les postes ministériels. Et vis-à-vis de Fakhfakh, ils ont des réserves par rapport à la personnalité qu’il a proposée à la tête du ministère de l’Intérieur (Hichem Mechichi, ndlr), a précisé Khaled Krichi.
«On compte sur les colombes d’Ennahda pour contrôler ses faucons», a-t-il ironiquement conclu son intervention.
C. B. Y.
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