Puisque le gouvernement d’Elyes Fakhfakh devrait finalement obtenir la confiance parlementaire, ce qui annule quasiment l’hypothèse de la tenue d’élections législatives anticipées, le projet de loi relatif au seuil électoral peut attendre…
Le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a décidé de reporter la date de la plénière consacrée à l’examen du projet de loi controversé relatif à l’augmentation du seuil électoral législatif de 3 à 5% au 3 mars 2020, après avoir été initialement prévue pour mardi prochain, 25 février.
Rappelons que la Commission du règlement intérieur, de l’immunité, des lois parlementaires et des lois électorales au parlement avait approuvé ce projet de loi, grâce aux députés d’Ennahdha, Qalb Tounes et Al Karama, la nouvelle «troïka».
L’initiative qui peut entraver la transition démocratique en portant une atteinte au pluralisme partisan au sein de l’ARP, notamment en favorisant l’exclusion des indépendants et des petits partis, a été proposée par Ennahdha, qui cherche à renforcer sa domination de la scène politique tunisienne.
Le parti islamiste serait d’ailleurs, comme par hasard, le principal bénéficiaire de cette loi si elle venait à voir le jour. A titre d’exemple, si on l’avait appliqué aux législatives de 2019, le nombre de sièges d’Ennahdha au parlement aurait été de 82 plutôt que les 52 qu’il a réussi à obtenir avec la loi électorale actuelle où la règle de la proportionnelle permet aux petits partis et aux listes indépendantes de se faire élire à l’Assemblée.
C. B. Y.
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