Dans un communiqué daté du 21 février 2020, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a publié les principales réalisations économiques et monétaires en 2019, et les perspectives attendues à moyen terme en 2020.
En résumé, l’année 2019 a connu autant de bonnes performances que de contre-performances par rapport à l’exercice 2018 en termes d’évolutions économiques et monétaires, ce qui laisse présager des perspectives d’un optimisme mesuré en 2020, qui doivent rester sous une stricte surveillance, selon la BCT.
Parmi les principales contre performances relevées en 2019, celle de l’activité industrielle imputable surtout aux industries exportatrices et au secteur du transport et qui a quelque peu ralenti l’activité économique (1% de croissance contre 2,7% en 2018).
Par ailleurs, le volume global de refinancement de 11,9 milliards DT enregistré en décembre 2019 continue de baisser après avoir franchi la barre des 16 milliards en 2018, tout comme le rythme de progression des crédits à l’économie en 2019, qui a accusé un ralentissement généralisé par rapport à 2018.
De leur côté, les échanges extérieurs ont dégagé, en 2019, un déficit commercial de 19,4 milliards DT (qui était de 19 milliards DT en 2018). Le déficit de la balance énergétique en particulier – qui a augmenté à près de 7,8 milliards DT – y a une lourde part de 40%.
Par contre, parmi les (relativement) bonnes performances de l’année 2019, celle de l’inflation et de l’inflation sous-jacente, qui représente la tendance à long terme de l’évolution du niveau des prix. Celles-ci se sont toutes deux établies à 6,1%, contre 7,5% et 8,8% respectivement en 2018.
Cette détente devrait continuer durant le 1er trimestre 2020 selon les estimations de la BCT, et devrait se situer en moyenne à 5,8%. Aussi, le niveau annuel moyen – à moyen terme – devrait-il se situer autour de 5,3% en 2020 et 2021. Mais en dépit de cela, l’inflation sous-jacente reste élevée, car les forces qui l’entretiennent ne sont pas éliminées. Aussi, la BCT reste-t-elle vigilante quant à son évolution et les facteurs de risques qui pèsent sur elle.
La 2e performance de l’année 2019 réside dans la baisse remarquable du déficit courant à 8,8% du produit intérieur brut (PIB), après avoir atteint un record historique de 11,1% en 2018 et malgré le poids grandissant de la facture énergétique. Cette évolution a été favorisée par l’amélioration de la balance des services et les restrictions de la politique monétaire de la BCT.
Autres bonnes performances en 2019, la nette consolidation des réserves de change qui ont atteint leur plus haut niveau depuis 5 ans avec + $ 6,9 milliards (environ 19,761 milliards DT), ainsi que la quasi-stabilité du taux du marché monétaire (TMM) à 7,81%, qui reste néanmoins très élevé et risque de freiner l’investissement, en berne depuis 2011.
A. M.
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