Via un communiqué rendu public aujourd’hui, lundi 2 mars 2020, l’Espérance sportive de Tunis (EST) a appelé ses supporteurs qui seront présents, vendredi prochain, au match retour des quarts de finale de la Ligue des champions africaine de football au stade olympique de Radès, contre le club égyptien, le Zamalek, à se vêtir uniquement en rouge et jaune (les couleurs du club) et à ne brandir aucun drapeau autre que celui de l’Espérance. Traduire : évitez tout message politique!
Rappelons que des altercations ont eu lieu vendredi passé, 28 février, au stade du Caire, entre les fans de l’Espérance et les forces de l’ordre égyptiennes, à l’issue du match aller – ayant conduit à l’arrestation de 20 supporteurs, avant d’être libérés – du fait de certains chants et slogans politiques des supporteurs de l’Espérance pendant le match, notamment à l’encontre du président de l’Egypte, Abdel Fattah Sissi.
Mais le message a probablement une étendue qui dépasse la dénonciation de la dictature, compte tenu notamment de la proximité de certains politiciens islamistes, soutenant ouvertement l’organisation des Frères musulmans, ennemie jurée du chef d’Etat égyptien, des groupes de supporteurs du club «Sang et or», à l’instar des deux dirigeants d’Al Karama, Imed Dghij et Seifeddine Makhlouf, dont l’hostilité à l’Egypte est sans nuances. Et comme ils sont souvent dans les gradins de l’Espérance, on est en droit de craindre, de leur part, une tentative d’instrumentalisation politique
Cette mise en garde implicite des dirigeants de l’Espérance contre toute instrumentalisation politique du football est donc plus que justifiée, d’autant plus que la Fédération internationale de football association (Fifa) interdit fermement toute ingérence politique dans le monde du ballon rond.
C. B. Y.
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