L’hémicycle de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a été, une fois de plus, le théâtre de nombreux accrochages, notamment entre Abir Moussi, députée et présidente du Parti destourien libre (PDL) et plusieurs élus, dont celle du mouvement Echaâb et du Bloc démocratique, Leila Haddad.
Tout a commencé lorsque les deux femmes ont revendiqué des points d’ordre qui ne leur ont pas été accordées. Abir Moussi voulant répondre à Samia Abbou (Attayar) qui avait notamment demandé l’ouverture d’une enquête sur ses avoirs et l’a qualifiée de mercenaire et douteuse. Et Leila Haddad voulant, de son côté, répliquer à Abir Moussi.
La suite fut un désordre écœurant, marqué par plusieurs accrochages et témoignant d’une bassesse devenue habituelle au parlement.
La séance a, suite à cela, été levée par la vice-présidente de l’ARP, Samira Chaouachi, incapable d’imposer le minimum de discipline requis pour pouvoir poursuivre les travaux parlementaires, notamment auprès des députés du PDL qui se sont soudainement mis à entonner l’hymne national.
Plus tard, avec l’arrivée de Rached Ghannouchi, président de l’ARP, les députés du PDL, guidés par Mme Moussi, se sont installés à proximité de son siège, en tentant de perturber le déroulement de la plénière notamment en l’appelant répétitivement et à haute voix à ce qu’il dénonce officiellement les accusations d’apostasie, dont ils estiment avoir fait l’objet, la veille, de la part des députés Al-Karama.
En réaction, certains députés ont scandé à leur encontre le slogan «Dégage».
Rappelons que le député d’Al Karama, Mohamed Affes, a indiqué, lors de son intervention d’hier, à l’ARP, qu’il ne voit aucun problème à ce qu’il y ait des accusations d’apostasie (pourtant interdites par la loi tunisienne), et a appuyé ses propos par des versets coraniques, oubliant que l’Etat tunisien est civil et que les textes religieux n’ont de valeur qu’à l’échelle personnelle de ce ceux qui y croient.
C. B. Y.
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