En raison des répercussions économiques de la pandémie du coronavirus (Covid-19) dans le monde, on peut s’attendre à une baisse de la croissance d’un demi-point de pourcentage en Tunisie.
Par Imed Bahri
C’est ce qu’a déclaré le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, dans une interview accordée au journal ‘‘Al-Maghreb’’ publiée dans son numéro d’aujourd’hui, dimanche 8 mars 2020.
Le taux de croissance pour cette année 2020 ne dépasserait pas 1%, a ajouté le chef de gouvernement, ajoutant que son équipe s’efforcera d’assurer le décaissement de la sixième tranche, estimée à plus 1,3 milliard de dinars tunisiens, du prêt du Fonds monétaire international (FMI) à la Tunisie.
De bonnes raisons d’être pessimiste
Si, d’ici le 20 mars courant, le FMI ne dépêchera pas une délégation à Tunis, la Tunisie perdrait beaucoup cette année, a aussi averti le chef de gouvernement, qui a de bonnes raisons d’être pessimiste. Car, en plus des répercussions négatives attendues de la pandémie du coronavirus sur l’exportation (en raison de la baisse de la demande en Europe, principal marché pour les produits industriels tunisiens), le transport et le tourisme, activités importantes pour la Tunisie, notre pays souffre aussi de la sécheresse, due à la faible pluviométrie enregistrée au cours des derniers mois, et qui aura un impact négatif sur l’agriculture, mais pas seulement.
Par ailleurs, et concernant la première évaluation de la situation des finances publiques, M. Fakhfakh a indiqué que certaines données n’ont pas été incluses dans le calcul du déficit public, car certains paiements ont été reportés, ajoutant que son gouvernement révélera la vérité sur la situation actuelle des finances publiques, non pas dans le but de désigner les responsabilités, mais pour que les Tunisiens connaissent la situation telle qu’elle est et afin que les priorités et les défis soient bien identifiés.
L’UGTT acceptera-t-elle un gel des salaires
Le chef du gouvernement a aussi formé l’espoir que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), dont il semble craindre un durcissement au cours des prochaines semaines, se comporte comme un partenaire du gouvernement pour discuter du programme de réformes des entreprises publiques et des moyens de maîtriser les dépenses publiques. Traduire : éviter de nouvelles augmentations salariales dont l’UGTT commence déjà à agiter la menace.
En d’autres termes, la centrale syndicale acceptera-t-elle un gel des salaires, en contrepartie de mesures draconiennes pour contenir la hausse des prix, maîtriser l’inflation et préserver le pouvoir d’achat des salariés ? On peut toujours rêver…
M. Fakhfakh a ajouté que son gouvernement se consacre actuellement à l’examen des priorités qui deviendront claires au cours du mois d’avril prochain et, à partir de là, un plan quinquennal sera établi avant la fin de l’année en cours.
I. B.
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