On n’arrêtera pas de le répéter. La clef pour venir à bout de la pandémie du coronavirus, Covid-19, est la conscience citoyenne. Le gouvernement a beau prendre toutes les mesures nécessaires pour limiter la propagation de la maladie, si le peuple ne fait pas preuve de responsabilité, ce sera une cause perdue. Et ce n’est sûrement pas l’exemple des personnes qui sont sorties, hier soir, dans les rues de Sidi Hassine, scander des «takbirs» qu’il faudra suivre.
Alors que le pays est en état d’alerte sanitaire, observant un confinement général, doublé d’un couvre-feu à partir de 18h, plusieurs habitants du quartier 25-Juillet de Sidi Hassine (gouvernorat de Tunis) sont sortis hier, lundi 23 mars 2020, durant la nuit, pour… scander des «takbirs» (c’est-à-dire répéter le slogan «Allah est grand. Il n’y a aucun autre dieu qu’Allah»).
Formant un groupe de dizaines de personnes, ces individus ont donc violé les mesures de prévention contre le coronavirus, mettant ainsi potentiellement en danger leurs proches, avant tout, mais également l’ensemble des Tunisiens, pour un motif aussi inutile, ou disons-le sans langue de bois, aussi débile.
Au départ, les «takbirs» étaient scandés dans les maisons et sur les toits, avant que leurs auteurs ne sortent sillonner les rues du quartier tout en continuant à répéter ces cris.
Difficile de décoder le message qu’ils voulaient faire passer. Mais encore faut-il se demander, d’abord, si ces personnes ont la capacité de concevoir un message, avant de songer à le véhiculer.
Notons que c’est Ichrak Rhouma, vice-présidente de la municipalité de Sidi Hassine, qui a filmé la scène scandaleuse et diffusé en direct sur facebook. Elle n’a, toutefois, pas pris la peine de réagir, en tant que responsable municipale, face à cette violation collective et dangereuse de la loi, en la signalant aux autorités.
Cherif Ben Younès
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