La précocité des actions menées, malgré quelques hésitations aussi bien au niveau du gouvernement (sur les conséquences économiques) que des citoyens (ne réalisant pas l’ampleur du risque de l’infection), ont permis à la Tunisie de ralentir la vitesse de diffusion du coronavirus (Covid-19).
Par Faouzi Addad *
D’après le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Tunis, Yves Souteyrand, «la Tunisie a réagi tôt avec sa politique de prévention, ce qui a donné des résultats positifs». Parmi, les décisions probablement les plus importantes et les plus précoces dans la lutte contre le coronavirus (Covid-19), ce fut l’arrêt des cours dans toutes les écoles, collèges et lycées, permettant de réduire de façon considérable le nombre de porteurs sains qui seraient rentrés dans tous nos foyers.
À titre de comparaison, le 9 mars 2020, 40% des élèves avaient déjà quitté les écoles tunisiennes (encouragés principalement par les mamans) et le reste des élèves, et de façon définitive, le 12 mars (nous avions alors 13 cas détectés), contre la date du 16 mars pour la France avec, à l’époque, 6.473 patients atteints dans ce pays.
La précocité de nos actions, malgré quelques hésitations aussi bien au niveau du gouvernement (sur les conséquences économiques) que des citoyens (ne réalisant pas l’ampleur du risque de l’infection), ont permis de ralentir la vitesse de diffusion du coronavirus. Cela, on s’en rend compte de plus en plus chaque jour.
Cependant, si la première bataille a été remportée, la guerre est loin d’être gagnée. Aujourd’hui, la barre d’un million de personnes touchées par le Covid-19 va être atteinte dans le monde, nous rappelant que les mesures barrières doivent continuer à être respectées. Encore 2 à 3 semaines au moins à tenir en confinement total, en ne quittant son domicile que par nécessité et en respectant la distanciation sociale de 1 mètre. Ne mettez donc pas votre vie ou celle des autres en danger !
Le monde est en train de changer et probablement pour le meilleur, si tant est que nous serions suffisamment intelligents pour décoder les messages qui nous ont été adressés à travers cette pandémie mondiale.
Notre force résultera de notre solidarité et de la mobilisation de l’ensemble des composants de ce pays. Après l’épreuve de cette épidémie, le corps médical retrouvera la place qu’il mérite dans notre société. En espérant que les agressions verbales ou physiques, dont il est souvent victime dans les hôpitaux, disparaîtront bientôt définitivement de notre pays. L’Etat doit protéger le moral de ses troupes en blouses blanches qui sont aujourd’hui sur le front. Et le seront encore davantage demain.
Je terminerai par la phrase du jour du Pr Didier Raoult : «La seule chose importante en médecine c’est l’efficacité».
Que Dieu protège notre pays.
* Professeur de cardiologie.
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