L’économie tunisienne subit de plein fouet l’épidémie du coronavirus dont les conséquences et la durée sont encore inconnues. Face à la dégradation des conditions sanitaires du pays, de nombreux analystes se demandent quel sera l’impact de cette crise sur la situation économique et financière du pays.
Par Meriem Majdoub
Quel pourcentage de la population sera touché par le chômage ? De quelles manières les relations commerciales avec les principaux partenaires du pays vont-elles être affectées ? Comment le marché boursier tunisien va-t-il résister au virus ? L’intervention de l’État sera-t-elle suffisante pour rassurer les investisseurs et éviter un retrait massif de leurs fonds?
Ces questions sont au cœur des stratégies de re-balancement des investisseurs qui sont impactés par la chute des prix des actifs tunisiens. Il est en effet compliqué pour les investisseurs d’avoir de la visibilité sur l’impact de cette pandémie sur l’économie tunisienne, et donc sur leurs investissements.
En ces temps difficiles, il est préférable de ne pas paniquer et de savoir profiter des opportunités d’investissement qui se présentent en fonction de l’actualité. Il est donc essentiel de suivre un calendrier économique qui permettra d’anticiper les publications ou les événements qui pourraient entrainer une plus grande volatilité sur les marchés.
Dans tous les cas, le pays a annoncé de nombreuses mesures pour soutenir la lutte de la population et des entreprises contre le Covid-19. Certaines de ces décisions pourraient favorablement impacter certains pans de l’économie tunisienne.
Mesures pour soutenir la population dans son combat contre la pandémie
Alors que le nombre de morts liés au coronavirus en Tunisie a dépassé la vingtaine au moment de l’écriture de ces lignes, le gouvernement tunisien et la Banque centrale de Tunisie (BCT) travaillent pour faire face à la propagation du coronavirus et diminuer au maximum ses effets négatifs sur la population et l’économie tunisienne.
Après la mise en place d’un couvre-feu et la fermeture des frontières, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a annoncé dans un discours qu’un confinement général est mis en place à partir du 22 mars 2020. «Vous êtes tous appelés à rester chez vous. Vous ne devez quitter vos domiciles qu’en cas d’extrême urgence soit pour se ravitailler, pour acquérir des produits alimentaires, d’hygiène, des médicaments ou encore pour se rendre à l’hôpital», a-t-il déclaré.
Ce confinement général devrait permettre de lutter contre la pandémie dans le pays et éviter que le nombre de personnes touchées ne s’accélère de manière trop importante. Pour que cela soit efficace, il faut donc que la population respecte au maximum les mesures de confinement.
Il est aussi recommandé qu’elle suive quelques conseils donnés au public comme se laver souvent les mains, garder une distance d’au moins un mètre avec d’autres personnes ou éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche.
Renforcement des partenariats
Il est aussi nécessaire pour le pays de renforcer ses efforts de coopération avec ses partenaires. Le 3 avril dernier par exemple, Abdellatif Mekki, ministre de la Santé, a rencontré l’ambassadeur de la Corée du Sud et celui de l’Union Européenne. Ces diplomates ont déclaré être prêts à offrir une aide financière et matérielle à la Tunisie pour soutenir les efforts du pays face à cette crise.
Aides pour soutenir la population et préserver la stabilité financière du pays
Le gouvernement et la BCT ont validé de nombreuses mesures exceptionnelles en faveur des particuliers comme l’arrêt des remboursements de crédits pour les trois prochains mois. Dans un communiqué partagé le 1er avril, la BCT a aussi suspendu toutes les distributions de dividendes et les opérations de rachat d’actions par les entreprises financières.
Toutes ces mesures seront-elles suffisantes pour limiter l’impact du coronavirus sur l’économie tunisienne ? Il est prématuré de répondre à une telle question
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