L’auteure, médecin de libre pratique, plaide pour un meilleur traitement de la médecine libérale en Tunisie, surtout en cette période de crise sanitaire induite par la propagation de la pandémie du Covid-19. Car ils sont les grands oubliés du débat actuel.
Par Dr Maha Ben Moallem Hachicha *
Le secteur de la médecine libérale (et je parle là des médecins et non pas des cliniques) est, comme d’habitude, livré à lui-même.
Les médecins libéraux cherchent seuls des fournisseurs d’EPI (équipements de protection individuelle) à des prix exorbitants; et encore ils sont introuvables.
Ils ne sont inclus dans aucun circuit bien balisé.
Ils sont mal ou peu informés (via les réseaux sociaux comme monsieur tout le monde, avec mon respect pour tout le monde).
Ils travaillent (ou ne travaillent pas) selon des critères personnels et ne savent pas quoi faire.
Ils font le tri des patients selon leurs connaissances et ils se trompent souvent soit par manque d’information entre eux ou entre eux et le secteur public (patients suspects qui circulent de cabinet en cabinet et cachent la suspicion de leur infection par le coronavirus).
Ils sont attaqués de partout.
Ils sont contaminés dans leurs cabinets.
Parfois même, ils ferment leurs cabinets ou sont obligés de les fermer.
Avant la pandémie du Covid-19, ils payaient tout ce qui est à payer, et pourtant ils ne travaillent pas souvent.
Quand est-ce que notre ministère de la Santé publique va-t-il enfin comprendre que les médecins privés sont un pilier du secteur de la santé en Tunisie?
Quand est-ce qu’il va comprendre que la complémentarité entre les secteurs public et privé doit être construite ou reconstruite ?
Je demande aussi officiellement au Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) d’informer, via des mails, les MLP (médecins de libre pratique) qui travaillent des moindres détails (sur les patients Covid+, hospitalisés ou non, en réanimation ou non, leurs régions, etc.), à l’instar des autres Conseils de l’ordre des médecins dans le monde.
D’ici-là, portez-vous bien et restez chez vous.
* Médecin de libre pratique.
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