Dans un communiqué publié aujourd’hui, jeudi 14 mai 2020, Ennahdha se dit opposé aux «tractations en cours à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) en vue de constituer un nouveau bloc parlementaire», qui, selon le parti islamiste, «pourrait alimenter davantage les tensions politiques».
Et si Ennahdha commençait par baisser la tension provoquée par elle et ses alliés, Qalb Tounes et Al-Karama ?, serions-nous tentés de lui répliquer.
En fait, Ennahdha cherche à protéger son principal allié, Qalb Tounes, aux prises avec des scissions qui risquent d’affaiblir sa représentativité parlementaire et, par conséquent, son poids sur la scène politique. Ce qui, on l’imagine, va déjouer ses calculs et faire capoter ses tentatives pour imposer le parti de Nabil Karoui, le magnat de télévision poursuivi dans plusieurs affaire de corruption financière, d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent, dans une nouvelle composition du gouvernement Elyes Fakhfakh qu’Ennahdha appelle de tous ses vœux.
Le parti islamiste a déjà tenté, la semaine dernière, avec ses deux satellites, Qalb Tounes et Al-Karama, de faire passer un amendement du règlement intérieur de l’Assemblée pour empêcher les députés de démissionner des partis sur les listes desquelles ils ont été élus, mais cette tentative a, pour le moment, échoué, et le parti islamiste, qui tient à imposer son contrôle total sur la scène parlementaire, craint la constitution d’un nouveau bloc qui viendrait renforcer l’opposition.
Le communiqué d’aujourd’hui exprime plus le désarroi du président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, face à l’effritement de son autorité, aussi bien à l’intérieur du parti, aux prises avec ds querelles de succession, que sur la scène politique nationale où l’axe Kaïs Saïed-Elyes Fakhfakh, constitué par la présidence de la république et la présidence du gouvernement, cause des cauchemars à ce dernier et à sa smala. Sa plus grande crainte c’est d’être destitué un jour prochain par une majorité parlementaire…
I. B.
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