La compagnie aérienne nationale Tunisair a été particulièrement touchée, sur le plan financier, par la crise sanitaire de la pandémie du coronavirus, notamment en raison de la suspension du trafic aérien, à l’exception des vols de rapatriement. Déjà en difficulté depuis la révolution de 2011, la Gazelle (comme on la surnomme) fait face aujourd’hui, plus que jamais, au risque de la faillite.
La sonnette d’alarme a été, une fois de plus, tirée hier, jeudi 14 mai 2020, par le président-directeur général de la compagnie, Elyes Mnakbi, lors d’un entretien qu’il a accordé au journal français « Le point« .
«Nous sommes en train de survivre pour peu de temps», a alerté le PDG, qui a indiqué que les salaires et primes des employés ont, tout de même, été versés pour les mois de mars et d’avril et qu’ils le seront également pour mai. Toutefois, l’incertitude plane concernant le mois de juin. «Nous attendons l’aide gouvernementale, mais on nous dit que la situation des finances publiques n’est pas bonne», s’est-il inquiété.
L’ancien colonel de l’armée de l’air a, par ailleurs, fait savoir qu’un plan de sauvetage a été adressé au ministre des Transports, Anouar Maârouf, venant s’ajouter au plan de restructuration signé en mai 2019. Et ce, afin de ne pas se trouver sous le coup de l’article 388 du Code des sociétés commerciales, qui prévoit la faillite lorsqu’une entreprise consomme ses fonds propres par rapport à son capital.
Dans le cadre de ce plan, Tunisair demande notamment le report des échéances pour 6 mois, le report des dettes avec le Trésor public et l’exemption de charges. La compagnie a, en outre, besoin de 100 millions de dinars, affirme M. Mnakbi, pour pouvoir faire redémarrer l’entreprise, payer ses fournisseurs et ses employés et acheter du carburant.
C. B. Y.
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