Le député Seifeddine Makhlouf, président du bloc parlementaire Al-Karama, a qualifié les représentants de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) d’animaux : «Ceux qui ont agressé Mohamed Affes ont été condamnés par la justice et sont en prison. Et ceux qui tentent de démentir cette agression sont dignes de la police politique, ce ne sont pas des hommes. Ce sont des animaux, des barbares», a-t-il lancé.
Prenant la parole aujourd’hui, mercredi 3 juin 2020, lors de la plénière, Seifeddine Makhlouf est revenu sur l’affaire de l’agression, à Sfax, de son collègue Mohamed Affes, où des syndicalistes sont accusés d’avoir violenté le député.
«Ceux qui ont agressé docteur Mohamed Affes comme des animaux et lui ont même déchiré ses vêtements ont été condamnés par la justice et sont en prison. Cette agression est barbare et ceux qui essaient de démentir les faits nous rappellent la police politique et ne sont pas des hommes. Ce sont des barbares, des animaux. Espèces d’animaux, espèces de barbares, animaux… », a-t-il répété, avant que Tarek Fetiti qui présidait la séance ne lui coupe le micro.
«D’une part ce n’est pas le sujet de la plénière puis on ne peut pas laisser dire de pareilles choses sur une organisation historique. Je ne vous permet pas de parler ainsi», lui a répondu Tarek Fetiti, en affirmant que ces propos irrespectueux seront retirés du compte rendu de la plénière.
Notons que Seifeddine Makhlouf, qui avait récemment traité le chroniqueur Haythem Mekki de «chien», et qui n’est plus à un excès près, avait déjà tenu des propos grossiers, en pleine plénière, en parlant de la centrale syndicale et avait accusé ses dirigeants de corruption.
On rappellera d’ailleurs que Seifeddine Makhlouf, avocat de son état, a été condamné, le 13 décembre 2019, à 20 mois de prison ferme, suite à une plainte déposée contre lui par le procureur de la république de Sidi Bouzid, qui était en charge de l’affaire du Centre coranique de Regueb, un fief de formation de jihadistes.
«Si tu es un homme, viens ici à Tunis», lui avait lancé Makhlouf, surnommé l’avocat des terroristes, et qui s’opposait à la fermeture de ce centre, où des enfants coupés du monde étaient radicalisés et certains sexuellement abusés… Pour Seifeddine Makhlouf la fermeture de centre était une preuve que l’Etat… menait une guerre contre l’islam (sic!).
Le député avait renoncé à son immunité parlementaire, et après le jugement de décembre 2019, il avait fait appel, mais l’affaire est toujours en cours. Et parions qu’elle le restera encore longtemps, trop longtemps…
Ainsi va la justice tunisienne, très indulgente avec les islamistes radicaux.
Y. N.
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