Zouhaïr Makhlouf, député de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), récemment démissionnaire du bloc Qalb Tounes, a indiqué aujourd’hui, mercredi 3 juin 2020, qu’il avait en sa possession des éléments impliquant dangereusement le parti Ennhadha et pouvant même l’écarter du pouvoir et de la scène politique.
Dans une déclaration accordée à la radio IFM, Makhlouf, lui-même ancien militant du parti islamiste tunisien ayant fait de la prison sous le règne de Ben Ali, a notamment accusé le mouvement islamiste de terrorisme, assurant qu’il utilisait les mêmes méthodes que l’organisation terroriste Daech (explosifs, eau de feu, etc.).
Makhhlouf prétend également qu’il a des éléments prouvant qu’Ennahdha projetait de commettre une série d’assassinats politiques en 1988, visant notamment l’ancien président de la république, Zine El Abidine Ben Ali.
Des propos dangereux qui doivent faire l’objet d’enquêtes judiciaires. S’il dit vrai, et on est tenté de le croire car il était membre de la confrérie et a goûté aux prisons de Ben Ali, Makhlouf devra fournir toutes les informations qu’il possède à la justice, sinon il sera complice par son silence. Et s’il ment, il devra être poursuivi pour fausses allégations. Mais il y a peu de chance (ou de risque) qu’Ennahdha dépose plainte contre lui, de crainte de l’obliger à faire des révélations et à apporter des preuves accablantes pour le parti islamiste.
En d’autres termes, l’absence de réaction d’Ennahdha et son silence pourront être interprétés comme une confirmation des accusations de Makhlouf, qui semble avoir une dent contre ses anciens frères nahdhaouis: ils n’ont pas été assez solidaires avec lui dans les poursuites judiciaires le concernant pour harcèlement sexuel suite à une plainte déposée par une jeune lycéenne.
C. B. Y.
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