Les acteurs politiques tunisiens sont passés maîtres dans l’art de chercher midi à quatorze heure et de crier haut et fort pour ne rien dire. Les petites phrases tranchantes et qui vont directement au but ne sont pas leur fort. C’est pourquoi lorsqu’elles sont dites, ces petites phrases, elles sont toujours les bienvenues.
Député Bloc démocrate, Mohamed Ammar appartient à la catégorie des acteurs politiques qui n’ont pas peur de faire grincer des dents, la clarté du propos étant une vertu en soi car elle ne laisse pas planer des doutes et dissipe les ambiguïtés derrière lesquelles se cachent souvent les hésitants, les calculateurs et les opportunistes, toujours en quête de consensus.
Dans son intervention jeudi dernier, 4 juin 2020, sur la radio IFM, le député a déclaré, sans ambages, que le parti «Qalb Tounes ne cherche qu’une chose, une couverture pour son président impliqué dans des affaires», par allusion aux démêlées judiciaires de Nabil Karoui poursuivi dans des affaires de corruption financière, d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent.
Et en réponse aux dirigeants du parti islamiste Ennahdha, qui font pression pour élargir la coalition gouvernementale en vue d’y intégrer ses deux satellites, Qalb Tounes et Al-Karama, M. Ammar n’a pas mâché ses mots en affirmant que «Qalb Tounes n’entrera pas au gouvernement non seulement parce qu’Attayar avait déjà déclaré qu’il ne participera à un gouvernement où siégerait ce parti, mais parce que l’actuel gouvernement avec toutes ses composantes qu’elles soient de gauche ou de droite (Echaab et Attayar appartenant à la gauche sociale) s’est engagé dans un grand processus de réforme qu’il mènera jusqu’au bout, même si Ennahdha n’y sera pas favorable».
Et M. Ammar d’ajouter que «le gouvernement va faire prochainement des révélations, notamment en ce qui concerne l’état des finances publiques et dira toute la vérité sur l’action des précédents gouvernements qui n’ont rien pu accomplir parce que, a-t-il, ajouté, les mains tremblantes n’entrent pas dans l’histoire. Aussi ne nous reste-t-il, en tant qu’Attayar, que d’entrer dans l’histoire ou disparaître en tant que parti», exprimant ainsi la détermination du parti de Mohamed Abbou, ministre d’Etat chargé de la Fonction publique, de la Bonne gouvernance et de la lutte contre la Corruption, d’aller jusqu’au bout dans ses engagements, au sein du gouvernement Fakhfakh, notamment dans la lutte contre la corruption, qui continue de gangrener l’administration publique et l’économie nationale.
Imed Bahri
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