La guerre politique entre Ennahdha et le Parti destourien libre (PDL) n’en est qu’à ses débuts. Ce lundi, 8 juin 2020, la présidente de ce dernier, Abir Moussi, a lancé «une nouvelle attaque» en annonçant, via une conférence de presse, un projet de motion parlementaire visant à classer l’organisation mondiale des Frères musulmans comme étant «terroriste et hostile à l’Etat civil».
L’objectif est, bien entendu, d’intimider le parti islamiste tunisien, qui a des liens historiques et idéologiques solides avec cette organisation controversée, mais qui nie, aujourd’hui, toute relation avec elle.
Le PDL appellera, par la même occasion, le gouvernement à annoncer officiellement l’illégalité de l’organisation en Tunisie, à l’image de ce qui se passe dans d’autres pays à l’instar de l’Égypte et de l’Arabie saoudite, et à poursuive, devant la justice, toute personne tunisienne, morale ou physique, ayant des liens avec elle.
Cela dit, Abir Moussi sait pertinemment que son projet de motion ne sera pas adopté, pour plusieurs considérations politiques. Son objectif réel est de continuer à préparer les élections de 2024 et à gagner des points au détriment des partis politiques de la famille progressiste, en se présentant comme étant la seule force politique qui s’oppose réellement à Ennahdha. Ce qui n’est pas faux, les autres partis composant à des degrés divers avec le parti islamiste.
C. B. Y.
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