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Le poème du dimanche: ‘‘Le chant du rivage’’ de Tor Obrestad

Tor Obrestad est un poète et homme de lettres norvégien né le 12 février 1938 à Hå en Norvège et décédé le 25 janvier 2020 à Nærbø dans le même pays. Prolifique, il s’est adonné à tous les genres littéraires. Ce poème est traduit du norvégien par Carl-Gustav Bjurstrom et Lucie Albertini.

Tor Obrestad est né à Hå dans le sud-ouest de la Norvège, fils du fermier Jon R. Obrestad (1908–97) et de son épouse Sophie Riise. Il a suivi une formation d’enseignant, qu’il a achevée en 1963. Puis il s’est rendu à Oslo pour étudier l’anglais.

Grand sportif, Obrestad a participé en tant que jeune à des courses de moyenne distance de 800 et 1500 mètres et avait le record du circuit de 1000 mètres. Il a ensuite participé à des marathons et a obtenu la médaille de bronze lors du marathon d’Oslo. Il a terminé le marathon à 2h37 à l’âge de 43 ans

Tor Obrestad, à l’instar de tous les Scandinaves, est très attaché à la nature et à la mer. Le paysage côtier accidenté et la communauté rurale traditionnelle dans laquelle il a grandi ont laissé des traces claires dans sa poésie. En tant que membre clé du cercle Profile, il a participé activement au mouvement moderniste des années 1960.

Il fait ses débuts avec le recueil de poèmes ‘‘Collision’’ (1966) et publie la même année la nouvelle ‘‘Vind’’. Plus tard, il alternera entre poésie et prose. Prolifique, il écrira des romans, des nouvelles, des biographies et des pièces de théâtre. Il laissera une œuvre aussi riche que variée. Plusieurs prix lui seront décernés.

Tous les arbres tournent leur dos fouetté vers la mer
et de leurs membres noués, ils désignent la terre.
Pour nous qui avons été engendrés là-bas le sel est sur notre langue
nous ne le crachons pas : il se pose
comme une enveloppe blanche autour de nos nerfs et ils pourrissent tard.
Sel posé en ombres blanches sur le dos
le long des marques du fouet : Non, nous ne dormirons pas ici
tant que le bandeau blanc de la tempête borde les côtes
et que les cris blancs des mouettes, des cris presque gris, cinglent à travers
le vent.

Oui, nous sommes salés comme des poissons mais nous nageons
à travers les seines blanches de brume et les filets d’embruns,
nous entendons le chant du ressac du jour
dans notre sang glacé par le vent, nous entendons le vacarme
des galets éternels qui roulent dans nos têtes rases.
Comme des poissons tranquilles, nous allons nous étendre sur le tas
d’algues brunes,
enroulés dans des feuilles mouillées, des escargots gris dans les cheveux
tandis qu’autour des pierres de soubassement de la maison des rêves de
terreau gargouillent.

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