L’Union régionale du travail (URT) de Tataouine relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le mouvement El-Kamour se sont dits insatisfaits des mesures du gouvernement, décidées par le conseil ministériel tenu mercredi 1er juillet 2020 et consacré à l’examen de la situation sociale à Tataouine. Les 2 parties menacent de reprendre leurs mouvements sociaux, notamment une grève de 3 jours dans les sociétés pétrolières.
A l’issue du conseil ministériel, le gouvernement s’est notamment engagé à recruter, à Tatatouine, 500 personnes avant la fin de l’année en cours, de débloquer, via la Banque tunisienne de solidarité (BTS), des fonds supplémentaires au profit des institutions de microcrédit, d’appuyer le développement régional et d’organiser, dans les jours à venir, un conseil régional extraordinaire pour l’investissement au gouvernorat de Tataouine.
A l’annonce de ces mesures, le mouvement El-Kamour a publié un communiqué pour faire part de sa déception, tout en accusant le gouvernement de chercher à gagner du temps et de n’avoir pas tenu ses promesses : «Nous allons organiser une série de mouvements sociaux, dont on vous donnera les détails dans les meilleurs délais. Cela fait 3 ans que nous militons, on ne va pas se contenter de ces petites mesures, qui prouvent que le gouvernement se moque de nous», ont annoncé les membres du mouvement, en précisant que le sit-in El-Kamour 2 se prépare.
De son côté, l’URT, appelle le gouvernement à assumer ses responsabilité et annonce le rejet des mesures décidées, estimant qu’elles ne sont pas à la hauteur des attentes des protestataires, tout en réitérant sa disponibilité pour aider les jeunes de Tatatouine dans tous les mouvements sociaux qu’ils comptent organiser.
L’URT a également appelé les employés des sociétés pétrolières, dans la région, à observer une grève de 3 jours, à partir du dimanche 12 juillet 2020.
Bref, le racket de l’Etat se poursuit, et celui-ci, dont les finances sont dans un piteux état, se permet de distribuer les postes d’emploi à des personnes qui vont percevoir des salaires sans travailler, permettant ainsi à la plupart d’entre eux de continuer à louer leurs services aux contrebandiers infestant la région. Et doubler ainsi leurs revenus.
Ainsi va la démocratie d’opérette à la tunisienne: directement vers la faillite généralisée ! A commencer, bien sûr, par les sociétés pétrolières à Tataouine, qui souffrent déjà de sureffectifs et de lourdes charges salariales, alors que le cours du pétrole dans le monde est au plus bas…
Avec un chef de gouvernement affaibli par la révélation d’une affaire de conflit d’intérêts concernant l’une de ses sociétés, on peut toujours s’attendre à de nouvelles capitulations. Le pire est encore à venir…
Y. N.
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