Mehdi Ben Gharbia, député Tahya Tounes, est plutôt pessimiste quant à l’évolution de la situation générale en Tunisie. Dans un entretien, aujourd’hui, vendredi 17 juillet 2020, à la ‘‘Matinale’’ de Shems FM, il a pronostiqué pour la fin de l’année en cours «un tsunami social».
Ce diagnostic catastrophiste se base sur la situation économique difficile dans le pays et l’arrivée sur le marché de l’emploi de 150.000 nouveaux demandeurs, ayant perdu leur travail à cause de la crise de la Covid-19, lesquels s’ajoutent au paquet déjà existant de 600.000 à 650.000 chômeurs, dont 250.000 diplômés de l’enseignement supérieur.
«L’hiver prochain verra, peut-être, la dilapidation de tous les acquis du pays et nous amènera au bord de la guerre civile», a-t-il lancé, tout en soulignant la nécessité pour toutes les parties politiques de calmer l’atmosphère.
Par son ton alarmiste, cet avertissement vise mettre les Tunisiens en général et ses collègues décideurs politiques en particulier devant leurs responsabilités. Le sort du pays dépend de leurs capacités à gérer leurs conflits avec sagesse et doigté.
Commentant le début des consultations pour la désignation du prochain chef du gouvernement après la démission d’Elyes Fakhfakh, en poste depuis le 27 février dernier, M. Ben Gharbia a souligné un paradoxe ayant toujours accompagné cette opération toujours très compliquée : «En Tunisie, on ne peut pas composer un gouvernement sans Ennahdha. Mais on ne peut pas non plus composer un gouvernement sur mesure pour Ennahdha», renvoyant ainsi dos-à-dos ceux qui appellent à chasser Ennahdha du gouvernement et les Nahdhaouis qui croient pouvoir imposer leurs diktats aux autres parties alors qu’ils ne représentent qu’entre 20 et 25% du vote des Tunisiens.
Imed Bahri
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