Dans le cadre de l’affaire de l’Audi Q5, la voiture de fonction appartenant au ministère du Transport accidentée alors que la fille de l’ex-ministre, Anouar Maârouf, la conduisait, l’autre partie de l’accident a donné aujourd’hui sa version des faits. Abus de pouvoir, menaces, harcèlement… Maârouf aurait usé de tous les moyens illégaux et méprisables pour sauver sa fille, après avoir menti et prétendu, dans les médias, que cette dernière n’était pas au volant au moment de l’accident.
Intervenue ce matin, lundi 27 juillet 2020, sur Shems FM, l’autre partie, un homme qui conduisait un véhicule de type Jaguar, a déclaré que la raison de l’accident était la vitesse folle avec laquelle roulait la fille de l’ancien ministre, assurant qu’il pensait que ses frères, qui l’accompagnaient, n’allaient pas s’en sortir vivants du fait de la force de la collision.
L’homme a précisé que, par la suite, il a rempli le formulaire de constat de l’accident, avant de subir un harcèlement pour le falsifier de la part d’Anouar Maârouf, qui s’est rendu sur place.
Il a également fait savoir que l’ancien ministre d’Etat était accompagné par un grand nombre de policiers, qui s’étaient chargés de fouiller minutieusement sa voiture – probablement dans l’espoir d’y trouver un élément pouvant faciliter l’exercice de pressions sur lui.
Par ailleurs, des plaintes ont été déposées contre lui et un de ses proches, le soir-même de l’accident, soit le 3 mars 2020, concernant des affaires de violence, a-t-il encore précisé.
Il a également souligné que la fille du dirigeant nahdhaoui a assuré qu’elle était obligée de mentir, et de prétendre qu’elle n’était pas au volant, pour protéger son père, auteur de faux-témoignages.
En gros, Anouar Maârouf a menti, impliqué son chauffeur dans un crime qu’il n’a pas commis et aurait aussi exercé un abus de pouvoir sur la victime de l’accident pour l’obliger à mentir à son tour. Et avec ça, la justice demeure, jusque-là, infiniment passive à son encontre…
Notons que ce n’est pas seulement Anouar Maârouf qui est impliqué dans cette affaire, mais également le ministère du Transport, qui avait officiellement publié des rapports appuyant la version vraisemblablement mensongère du ministre. On a donc affaire à un vrai scandale d’Etat.
Rappelons que le président de la république Kaïs Saïed avait, de surcroît, indiqué, la semaine dernière, que le dossier en question avait mystérieusement disparu du Tribunal de première instance de Tunis, avant de réapparaître, tout aussi mystérieusement, suite à sa déclaration.
Cherif Ben Younès
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