Les interviews de Nabil Karoui, le magnat de télévision et de publicité, sont des morceaux d’anthologie tant ce dernier, souvent à court d’argument, est capable de débiter les pires stupidités, le tout «emballé» (avec lui on parle marketing plutôt que philosophie) dans une pseudo-analyse politique aussi pauvre qu’absurde.
L’affairiste, président du parti Qalb Tounes, a accordé un entretien à l’hebdomadaire arabophone ‘‘Acharaa Al-Magharibi’’ dans lequel il est revenu sur un certain nombre de questions.
Celui qui a trahi ses électeurs, en affirmant lors des élections qu’il ne s’alliera jamais avec Ennahdha, et qui, dès l’annonce des résultats, s’est jeté dans les bras des islamistes, a estimé que ce ne sont pas ses électeurs et l’opinion publique qui lui en veulent et qui le critiquent, pour son soutien inconditionnel à Ennahdha et Rached Ghannouchi, mais «une machine étrangère financée à coup de millions de dollars» dont il serait la victime, lui qui, en matière de «machines de dénigrement médiatique» s’y connaît plus que tout le monde. Avec sa chaîne de télévision Nessma et les pages Facebook sponsorisées par son ami Lotfi Belhaj, patron de UReputation, stigmatisant à longueur de journée ses adversaires politiques, Nabil Karoui a, en effet, donné la preuve qu’il est le champion toutes catégories dans ce domaine.
Sur un autre plan, M. Karoui a considéré que Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL) et de son bloc parlementaire, fait des shows à l’Assemblée qu’elle a transformée en Star Academy, ajoutant que lui et ses partenaires (Ennahdha et Al-Karama) pourraient exiger de l’exclure de l’instance législative.
Celle que ses partisans surnomment «La Lionne» ne tardera sûrement pas à rugir et à répondre vigoureusement à l’affairiste véreux, interdit de voyage, ses avoirs et biens gelés et poursuivi en justice pour évasion fiscale, corruption financière et blanchiment d’argent.
S’attaquant ensuite à Attayar, Echaâb et Tahya Tounes, Nabil Karoui a déclaré que ce sont eux qui l’ont trahi en entrant dans même gouvernement avec Ennahdha, celui d’Elyes Fakhfakh, où, pourtant, le parti islamiste voulait coûte que coûte faire entrer le parti de Si Nabil, Qalb Tounes, en vain.
I. B.
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