Selon Néji Jalloul, fondateur du tout nouveau parti, Alliance nationale tunisienne (ANT), le système politique actuel doit être abandonné. Il a, dans ce sens, appelé le président de la république, Kaïs Saïed, à «présenter une initiative législative pour mettre fin à cette farce».
Pour l’ancien ministre de l’Education (février 2015 – avril 2017), le parti qui arrive en première position aux élections législatives doit automatiquement former le gouvernement, sans passer par l’approbation de la majorité des députés.
Ainsi, dit-il, Ennahdha aurait dû, à l’issue des élections de 2019, gouverner… le faire «pour une fois, à visage découvert», selon son expression, estimant, en même temps, que le bilan du parti islamiste, au pouvoir ces 9 dernières années, était désastreux.
Invité sur le plateau d’«Expresso», sur Express FM, ce matin du lundi 10 août 2020, Néji Jalloul a assuré, dans le même contexte, que la Tunisie traverse actuellement «une crise profonde relative à la démocratie représentative», soulignant qu’il y a «une logique dangereuse» dans le pays, qui consiste à former un gouvernement apolitique et non partisan.
«La politique c’est des partis», a-t-il encore affirmé, estimant que l’élection de Kaïs Saïed pour la présidence de la république, sans qu’il ne soit affilié à un parti, était anormale, et tirant à boulets rouges sur «les technocrates» : «A l’époque de Ben Ali, ils étaient silencieux et appartenaient à son système. Aujourd’hui, ils veulent être des ministres facilement et sans s’impliquer dans la vie politique.»
L’ancien dirigeant de Nidaa Tounes, qui, pour rappel, s’était, paradoxalement, lui-même présenté à la dernière élection présidentielle en tant qu’indépendant, a, sur un autre plan, appelé à une amnistie fiscale pour aider le pays à se sortir de sa crise économique.
C. B. Y.
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