A l’issue de sa 2e rencontre avec le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, dans le cadre des concertations officielles autour de la formation du prochain gouvernement, le chef du bloc parlementaire d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, a réitéré la volonté de son parti de mettre en place un gouvernement politique d’union nationale, qui tient compte des équilibres parlementaires actuels, exprimant ainsi une vision diamétralement opposée à celle de Mechichi.
Interviewé par les journalistes présents à Dar Dhiafa, à Carthage, ce mardi 11 août 2020, l’ancien ministre de la Justice a, par ailleurs, indiqué que les consultations vont se poursuivre en vue de rapprocher les points de vue avec M. Mechichi, qui a, pour sa part, annoncé son intention de former un gouvernement totalement indépendant des partis.
«Si au final le gouvernement devait tomber, qu’il tombe. Pour le moment soyons optimistes» a-t-il ajouté, sur un ton artificiellement insoucieux, en réponse à une question de l’un des journalistes.
Pourtant, le scénario des élections anticipées, qui se matérialiserait en cas de chute du gouvernement Mechichi, est sans doute à éviter pour les Nahdhaouis. Ces derniers veulent, certes, prendre part à la gouvernance, comme depuis 9 ans, mais ne souhaitent également pas donner l’occasion à leur ennemi juré, le Parti destourien libre (PDL), d’augmenter considérablement son poids parlementaire au détriment de leur partenaire, Qalb Tounes, comme le prévoient les derniers sondages d’intentions de vote.
Noureddine Bhiri a, finalement, souligné que la décision finale, quant à la position d’Ennahdha vis-à-vis du prochain gouvernement sera prise par les institutions du parti.
C. B. Y.
Donnez votre avis