«Hichem Mechichi présentera un gouvernement restreint, composé de compétences indépendantes de tous les partis», a lancé Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), à l’issue de sa rencontre, dans la soirée du lundi 17 août 2020, avec le chef du gouvernement désigné, en ajoutant que ce dernier devra annoncer la composition de son équipe gouvernementale au cours de cette semaine.
Abir Moussi a ajouté que M. Mechichi a donné, lors de cette 2e rencontre, plus de détails sur le programme du prochain gouvernement, en affirmant que celui-ci sera composé d’un pôle économique pour harmoniser les politiques dans les domaines des finances, de l’industrie et du commerce, qui sera également chargé du développement : «Il nous a affirmé que son gouvernement sera composé de compétences véritablement indépendantes et nous avons réitéré notre demande de ne voir aucun ministre lié de près ou de loin aux Frères musulmans», a-t-elle ajouté, en référence au parti islamiste Ennahdha.
Pour la présidente du PDL, le prochain gouvernement devra mettre en priorité le développement, l’économie et l’éducation et enclencher les réformes nécessaires pour améliorer, en particulier, ces secteurs.
«Si ce gouvernement est capable d’une rupture avec l’islam politique, on pourra parler de vraie réforme et nous lui accorderons notre confiance. Nous avons informé M. Mechichi que nous serons, dans ce sens, une force de proposition et en première ligne pour soutenir les réformes», a-t-elle encore déclaré.
Notons que le chef du gouvernement désigné a de nouveau rencontré, ce soir, différents partis politiques et chefs de blocs parlementaires, à l’instar de Seifeddine Makhlouf (Al-Karama), qui a déploré la «rigidité» de M. Mechichi, en lançant à l’issue de leur rencontre : «Il y a une rigidité incompréhensible dans sa position. Il persiste et signe pour former un gouvernement indépendant et écarter les partis, or les Tunisiens les ont élus pour qu’ils gouvernent et non pas pour être gouvernés par des fonctionnaires».
Rappelons que Hichem Mechichi, désigné le 25 juillet dernier par le président Kaïs Saïed, devra soumettre son équipe gouvernementale à l’Assemblée, pour le vote de confiance, au plus tard mardi prochain.
Ennahdha, Al-Karama, Qalb Tounes, Al-Chaab et Attayar s’opposent à la formation d’un gouvernement indépendant et veulent un gouvernement de quotas partisans.
En revanche, les autres partis et blocs parlementaires soutiennent la démarche de M. Mechichi, en affirmant que les querelles politiques ont, jusque-là, bloqué le pays et estimant que la Tunisie, qui a assez perdu de temps, doit trouver une stabilité politique pour pouvoir avancer.
Y. N.
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