Alors que la visite du ministre turc de la Défense turc Hulusi Akar accompagné du chef d’état-major des armées et du ministre qatari de la Défense Khaled Ben Mohammed Al-Attiyah à Tripoli au début de cette semaine sans toutefois révéler la teneur de la réunion avec Fayez Sarraj, chef du gouvernement d’union nationale (GNA), le vassal d’Erdogan, voilà que les choses se précisent. Une Armée libyenne sera établie sous l’égide des Turcs et des Qataris… à la frontière sud-est de la Tunisie et de l’Algérie.
Par Imed Bahri
«Nous avons convenu avec le ministre turc de la Défense Hulusi Akar et le ministre qatari Khaled Ben Mohammed Al-Attiyah d’une coopération tripartite pour la construction de l’institution militaire, dans les domaines de la formation et du conseil», a indiqué Salah Al-Namrouch, vice-ministre de la Défense dans le GNA.
La réunion tripartite s’est penchée également la question d’un accord sur l’envoi de conseillers militaires en Libye et de stages de formation dans les académies militaires en Turquie et au Qatar pour des cadets libyens, a également rapporté M. Namrouch se gardant toutefois de donner des détails sur les termes ou le calendrier de cet accord.
L’Axe Ankara-Doha ne se gargarise pas de mots et passe à la vitesse supérieure
En fait, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre les termes de cet accord : les Qataris, en bon argentiers, payeront pour les services et les équipements qui seront assurés par les Turcs. C’est ce qu’on appelle un deal gagnant-gagnant. Quant aux dindons de la farce, il n’est pas difficile de les deviner !
Alors que la Tripolitaine, vaste région libyenne frontalière de la Tunisie, est dominée par les milices souvent islamistes, par des combattants étrangers transférés depuis la Syrie par la Turquie et des conseillers militaires turcs qui ont volé au secours de Fayez Sarraj, voilà que maintenant, après que le pouvoir de ce dernier qui était vacillant il y a encore quelques mois est aujourd’hui consolidé, c’est à une étape supérieure que se dirigent l’Axe Ankara-Doha à savoir mettre en place une armée libyenne dans la Tripolitaine sous leur égide.
La Tunisie dans le viseur des Turcs et des Qataris
Voilà à quoi s’apprête la Tunisie, à partager ses 459 kilomètres de frontière qu’elle partage avec la Tripolitaine avec une future armée conçue, formée, entraînée, conseillée et armée par l’Axe Ankara-Doha. Déjà que l’armée tunisienne ne s’équipe quasiment plus que chez les Turcs – en témoigne les marchés des blindés et des drones et celui en cours des radars –, qu’économiquement le marché tunisien est inondé par les produits turcs, que nos fleurons industriels et dans le secteur des services sont convoités par les Turcs et les Qataris, que la main invisible derrière le sabordage de notre économie dont le pétrole et le phosphate ne fait plus aucun mystère à part chez les naïfs ou les complices, que sur le plan politique les relais de l’Axe Ankara-Doha concrétisent leur dessein depuis des années; et bien maintenant, nous allons avoir affaire à une armée inféodée à cet Axe dévoué au service des Frères musulmans.
La Tunisie avec son économie exsangue, sa cinquième colonne de traîtres au service de cet Axe, avec ses gouvernements successifs faibles qui ont conduit à l’affaissement de l’Etat qui n’arrive plus à asseoir son autorité et sa souveraineté sur tout le territoire de la République, et surtout celui du sud frontalier avec la Tripolitaine, comment cette Tunisie pourra-t-elle résister au projet hégémonique et impérialiste de M. Erdogan qui avec les très serviles Fayez Sarraj et Rached Ghannouchi, leader des islamistes tunisiens, est plus puissant que jamais?
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