Les députés du bloc Qalb Tounes vont accorder la confiance au gouvernement Hichem Mechichi, car leurs dirigeants ont une peur bleue de la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et de la tenue d’élections législatives anticipées, et pour cause, ils en seront les grands perdants.
Qalb Tounes, qui a trahi ses électeurs en faisant sa campagne électorale sur le thème de l’hostilité au parti islamiste Ennahdha, avant de nouer une alliance parlementaire avec ce parti dès l’annonce des résultats du scrutin, a beaucoup perdu de sa superbe de la fin de 2019. Se sentant trompés et trahis, beaucoup de ses électeurs ont rejoint le Parti destourien libre (PDL) et sa présidente Abir Moussi, qui plafonnent dans les sondages d’opinion.
Pour éviter des élections législatives anticipées qui leur feront perdre leur position actuelle à l’Assemblée, les dirigeants de Qalb Tounes préfèrent servir un faux-prétexte pour justifier le vote de confiance au gouvernement Mechichi : se débarrasser d’Elyes Fakhfakh, chef de gouvernement de gestion des affaires courantes, qui, en cas de dissolution de l’Assemblée et de tenue de nouvelles élections, restera encore aux commandes au Palais de la Kasbah pendant plusieurs mois encore, et seul Dieu sait quels dossiers il pourrait leur faire exploser à la figure.
Cet homme réputé impulsif, qui a fait limoger hier Me Chawki Tabib, inamovible président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), pourrait avoir de fortes envies de se venger de ses adversaires politiques, dont les dirigeants de Qalb Tounes.
Mechichi, l’homme du président Kaïs Saïed, sauveur de Qalb Tounes, qui l’aurait imaginé ?
I. B.
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