Nissaf Ben Alaya, présidente de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (ONMNE), regrette fortement le manquement quasi-total à l’application des protocoles sanitaires, préparés par le ministère de la Santé publique pour lutter contre la propagation du coronavirus.
«On savait que les frontières ne pouvaient pas demeurer fermées éternellement. Nous avons donc préparé différents protocoles sanitaires, pour les endroits publics, les lieux de travail, les carnavals, concernant les rassemblements, la climatisation, etc. Des gens ont travaillé jour et nuit pour mettre en place ces protocoles. Ils ne l’ont pas fait pour la forme», a-t-elle développé, non sans amertume, dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, ce jeudi 3 septembre 2020.
A son plus grand regret, Nissaf Ben Alaya estime que «les organes de contrôle» ne sont pas en train de faire leur travail, et explique l’augmentation continuelle du nombre de contaminations en Tunisie, depuis la réouverture des frontières, le 27 juin, du fait de ce manquement.
Elle déplore notamment la non-application des protocoles sanitaires dans les endroits où il y a beaucoup de rassemblements, tels que les usines et les salles de mariage.
La déclaration de Mme Ben Alaya ne doit pas être prise à la légère. En remettant en question le rôle des organes de contrôle, elle a surtout critiqué le sérieux et l’implication du gouvernement dans la lutte contre la pandémie depuis la réouverture des frontières.
Le fait qu’elle a choisi de le faire dans les médias, alors qu’elle fait elle-même partie d’un organe gouvernemental (l’ONMNE), est très révélateur. La responsable en a eu, clairement, ras le bol du relâchement de l’Etat, et veut mettre plus de pression sur lui pour que les choses changent avant qu’il ne soit trop tard.
C. B. Y.
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