«Coup de tonnerre. Les personnes asymptomatiques ne transmettraient pas le virus», c’est le titre d’un article publié hier sur le journal « L’Observateur », qui assure que cette affirmation, en rapport avec la Covid-19, a pour source l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Qu’en est-il réellement ?
Il s’agit finalement d’une fausse nouvelle. C’est l’OMS elle-même qui l’a démentie.
Contactée ce jeudi, 17 septembre 2020, par la radio Mosaïque FM, Rim Abdelmalek, médecin spécialiste des maladies bactériennes, a elle aussi nié la véracité de l’information, dont l’auteure est, selon le journal marocain, Maria Van Kerkhove, cheffe de l’unité des maladies émergentes et des zoonoses de l’OMS.
Mme Abdelmalak a, en effet, expliqué que même la personne asymptomatique évacue des gouttelettes contenant le virus, rien qu’en respirant ou en parlant. Elle transmet donc, naturellement, la maladie. Du moins, le risque existe.
En revanche, le risque est moins important qu’avec les patients symptomatiques, lesquels évacuent une charge virale plus grande, notamment en toussant ou en éternuant. Rien de plus logique.
La question est, en réalité, relative : plus on présente de symptômes, plus on évacue des gouttelettes portant le virus et plus on est susceptible de le transmettre à autrui.
Sur un autre plan, la docteure a remis en question la pertinence de la statistique avancée il y a quelques semaines par Nissaf Ben Alaya, présidente de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (ONMNE), selon laquelle, près de 85% des patients tunisiens sont asymptomatiques.
Abdelmalak a expliqué que ces données sont relatives aux personnes testées positives sans qu’elles n’aient de symptômes au moment du test. Or, ils peuvent, simplement, être dans la période pré-symptomatique, précise la médecin.
En effet, durant les 2 ou 3 premiers jours suivant la contamination, l’individu infecté porte le virus sans avoir de symptômes, mais n’est pas asymptomatique pour autant, parce qu’il en développera plus tard, a-t-elle développé.
Rim Abdelmalak a, par ailleurs, indiqué, qu’à l’échelle internationale, la proportion des porteurs asymptomatiques du virus n’est que de l’ordre de 20%.
Cherif Ben Younès
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