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Tunisie : Haro sur les pilleurs des hôpitaux !

Hôpital Farhat Hached de Sousse.

Les professionnels de la santé en Tunisie se plaignent souvent du manque de moyens dans les hôpitaux publics. Et cela est en partie vrai, mais les moyens mis à leur disposition sont-ils toujours bien utilisés ? Qu’on nous permette d’en douter. Car outre la mauvaise gestion des moyens existants, les hôpitaux publics souffrent aussi des pillages systématiques dont ils font l’objet de la part même de certains professionnels de la santé…

Par Imed Bahri

Un infirmier de l’hôpital universitaire Farhat Hached à Sousse a été arrêté suite à la découverte chez lui de certificats médicaux et produits anesthésiants avec lesquels il faisait du trafic. Ceci est une énième preuve que le problème du secteur de la santé publique reste la mauvaise gestion, les vols et les trafics et non pas le manque de moyens. Si une lutte sérieuse contre ces fléaux est mise en place, les moyens suffiront.

Après avoir reçu des informations provenant de la brigade de la police judiciaire de Sousse indiquant qu’un infirmier de l’hôpital universitaire Farhat Hached de Sousse vole des certificats médicaux et des médicaments utilisés en anesthésie, le parquet de Sousse a autorisé celle-ci à procéder à une descente dans le domicile de l’infirmier et de le fouiller. Un carnet de certificats médicaux et une quantité importante de médicaments anesthésiant y ont été trouvés et saisis.

Aujourd’hui, jeudi 17 décembre 2020, le porte-parole du tribunal de première instance de Sousse 1, Jaber Ghanmi a confirmé au correspondant de Shems FM que le parquet avait autorisé l’arrestation de l’infirmier pour ces vols et ces trafics.

Cet épisode est le énième d’une très longue série de vols, trafics et très mauvaise gestion dans les établissements de santé publique partout en Tunisie que ce soit dans des CHU, des hôpitaux régionaux ou des dispensaires.

Le problème de ce secteur n’est pas le manque de moyens, comme on le dit souvent. C’est un problème de corruption, de trafics, de vols et mauvaise gestion contre lesquels il faut sévir car accroître les moyens alors que les voleurs volent et les trafiquants trafiquent ne fera qu’attiser l’appétit de ces derniers et qu’augmenter les vols et les trafics.

La solution est de s’en prendre à l’origine du problème en procédant à l’assainissement de ce secteur, tout en faisant fi des pressions des corporations professionnelles et des syndicats qui défendent souvent les voleurs. On a vu cela notamment à l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax, où des syndicalistes ont réussi à avoir la peau de la responsable de la pharmacie qui a dénoncé leurs vols répétés des médicaments, et ce avec la complicité politique du ministre de tutelle.

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