Le Parti destourien libre (PDL) a organisé, aujourd’hui, samedi 19 septembre 2020, une marche à Tunis pour dénoncer le terrorisme en Tunisie et appeler à renforcer les mesures pour lutter contre l’embrigadement des jeunes et le financement des organisations terroristes.
Par Yüsra Nemlaghi
Plusieurs activistes de la société civile ainsi que des proches d’agents de sécurité tombés en martyrs, notamment la famille de l’adjudant Sami Mrabet, tué récemment dans un attentat à Akouda (Sousse) ont pris part à cette marche qui a pris le départ devant le ministère de la Justice et s’est poursuivie jusqu’à la place de la Kasbah, devant le siège du gouvernement et l’hôtel de ville de Tunis.
«Nous voulons une politique qui rompe définitivement avec le terrorisme en décidant des mesures fermes contre les terroristes, ceux qui les financent ainsi que leurs commanditaires», a lancé Abir Moussi, la présidente du PDL, qui a appelé le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, à répondre aux revendications du peuple en mettant en place les mécanismes nécessaires pour réussir la lutte contre l’obscurantisme et l’extrémisme religieux, dans une allusion limpide au parti islamiste Ennahdha et aux autres mouvements de la mouvance islamiste tolérés en Tunisie.
Les manifestants ont également appelé à lutter contre «le terrorisme au parlement», par allusion aux députés d’Ennahdha et d’Al-Karama, et contre toutes les parties liées à ce phénomène, «notamment les Frères musulmans (en référence à Ennahdha, Ndlr), qui, entre 2011 et 2014, ont été laxistes voire complices. Ils ont placé les leurs, partout, notamment Sofiene Selliti au pôle judiciaire antiterroriste, pour qu’ils puissent avoir la main sur tous les dossiers», a lancé Abir Moussi, tout en affirmant que des associations proches de cette mouvance ont été instrumentalisées pour embrigader les jeunes, collecter illégalement de l’argent et financer le terrorisme.
La présidente du PDL a également assuré que ceux qui insultent aujourd’hui son parti et l’ancien régime sont les premiers à être liés au terrorisme : «Vous pouvez tout dire sur Ben Ali, qu’il repose paix. Lui au moins a toujours protégé son pays du terrorisme. Alors, n’en déplaise à certains, je le répète, qu’il repose en paix !», a-t-elle encore lancé en ce jour de 1er anniversaire du décès de l’ancien président tunisien enterré en Arabie Saoudite, où il s’était réfugié après la révolution tunisienne en janvier 2011.
Sur un autre plan, tout en assurant que le blanchiment d’argent et le terrorisme sont liés, la présidente du PDL a également annoncé que son parti présentera au chef du gouvernement un dossier complet sur la situation générale du terrorisme dans le pays, des financements et des parties qui y sont liées.
«Les autorités doivent renforcer les mesures et mettre en place les mécanismes nécessaires pour empêcher la prolifération de ce fléau, pour protéger nos frontières, assainir les montagnes où sont retranchés les terroristes et couper tous les financement illégaux, et qui sont connus par l’Etat», a indiqué Abir Moussi
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