Kaïs Bejaoui, secrétaire général du syndicat de base de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP), a fait savoir que le ministère des Finances avait récemment effectué une saisie sur les comptes bancaires de la société nationale.
C’est ce qu’il a indiqué à l’agence Tunis Afrique presse (Tap), hier, dimanche 20 septembre 2020, ajoutant que cela est dû à la détérioration de la situation financière de l’entreprise pétrolière et à son incapacité à honorer ses engagements envers ses partenaires étrangers ainsi que l’Etat tunisien.
Selon le syndicaliste, si l’Etap en est arrivé là, c’est principalement en raison des impayés des autres entreprises publiques – elles-mêmes en difficulté financière – envers elle, à l’instar de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) et de la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir). Des impayés qui auraient dépassé les 1.700 millions de dinars.
Kaïs Bejaoui pense également que les gouvernements précédents et «leurs politiques balbutiantes» sont responsables de la situation difficile que connaît actuellement l’Etap.
Le ministère de l’Industrie et la présidence du gouvernement n’ont pas pu, selon lui, trouver des solutions adéquates, notamment pour injecter des fonds aux entreprises publiques endettées, afin de les sortir de leur crise financière.
Il a, par ailleurs, estimé qu’il était nécessaire de mettre en œuvre les recommandations du dialogue national de l’énergie, tenu en juin 2019, et d’instituer l’Etap comme opérateur national des champs pétroliers et du gaz, en simplifiant les procédures juridiques et en fournissant les moyens techniques et humains.
Bejaoui a, d’autre part, appelé les acteurs du secteur pétrolier et gazier à «ne plus flouer l’opinion publique» et à arrêter de pointer du doigt l’Etap concernant l’arrêt de la production du pétrole et du gaz à El-Kamour et les conditions sociales difficiles dans le gouvernorat de Tataouine, rappelant que la région a déjà bénéficié, dans le cadre de la responsabilité sociétale, de plus de 70 millions de dinars depuis 2015.
C. B. Y.
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