Au lendemain de son limogeage de son poste de ministre des Affaires culturelles, Walid Zidi a déclaré ce matin, du 6 octobre 2020, qu’il était encore convaincu par les déclarations qui lui ont valu cette décision. Une décision qu’il accepte visiblement avec sérénité… voire soulagement.
Par Cherif Ben Younès
Intervenu sur les ondes de Shems FM, Walid Zidi, qui s’était publiquement opposé hier à la décision du chef du gouvernement, Hichem Mechichi, d’annuler les manifestations culturelles pendant 2 semaines, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, a assuré aujourd’hui qu’il ne regrettait pas ses déclarations.
Il a notamment dit, pour rappel, dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux : «Le ministère des Affaires culturelles n’est pas celui de l’application des communiqués du gouvernement».
«Les communiqués ne s’appliquent pas, et ce, contrairement aux ordres et aux décisions», a-t-il affirmé ce matin, affichant une certaine nonchalance plutôt étrange, car il est évident qu’il ne s’agissait pas seulement d’une affaire de choix de mots.
«Dire que les événements culturels sont interdits signifie que les performances et les exercices sont perdus. Il fallait dire qu’ils ont été reportés. Cela aurait signifié que le moment viendra où les manifestations culturelles auront lieu», a-t-il développé en se focalisant toujours, quasi exclusivement, sur l’aspect linguistique.
Par ailleurs, Walid Zidi a estimé qu’il n’avait pas fait preuve de rébellion. Pour lui, le limogeage n’est pas surprenant car toute personne occupant un poste de ministre doit s’y attendre dès le premier jour.
Il a également balayé l’hypothèse selon laquelle Hichem Mechichi avait une dent contre lui depuis la fausse-annonce de sa mise à l’écart (annulée après l’intervention du président de la république), assurant que le chef du gouvernement s’était même félicité, par la suite, de l’avoir gardé.
Finalement, Walid Zidi a montré, dans ses sorties médiatiques, qu’il avait un profil un peu trop atypique pour le poste de ministre. Sa désignation, recommandée vraisemblablement avec insistance par Kaïs Saïed, était, dès le départ, une erreur, d’autant plus que le concerné lui-même l’avait accueillie avec beaucoup d’hésitation.
Aujourd’hui, le jeune homme de 34 ans a plutôt l’air d’être soulagé suite à son limogeage.
Pourvu que ce qui s’est passé avec lui sert de leçon à Hichem Mechichi pour qu’il ne commette plus les mêmes erreurs, notamment de communication, avec les prochaines personnes avec lesquelles il collaborera au sein du gouvernement.
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