«Je refuse d’appartenir à un bloc dont le président a commis un putsch avec la complicité des lobbies de la corruption et du terrorisme», a déploré Souhir Askri, en annonçant sa démission dans la soirée de ce lundi 12 octobre 2020, peu de temps après que le président sortant, Hatem Mliki, ait lui aussi démissionné du Bloc national, désormais présidé par Ridha Charfeddine «avec la bénédiction du bureau de l’Assemblée». Le bloc a compté deux autres départs ce soir.
La députée a ajouté dans un post publié sur sa page Facebook, que ses principes vont contre de telles pratiques : «Parce que je suis libre et que je n’accepte pas les putschs ni l’utilisation de l’argent sale, j’ai présenté ma démission au bureau de l’ARP», a-t-elle écrit, laissant entendre que l’élection de M. Chareddine est le résultat d’une manœuvre commanditée par le parti islamiste Ennahdha et certains groupes d’intérêts.
Meriam Laghmani a emboîté le pas à sa collègue, en affirmant pour sa part qu’elle refuse de travailler pour l’organisation secrète (en référence au parti islamiste Ennahdha) et en rappelant avoir démissionné auparavant de Qalb Tounes pour les mêmes raisons.
«Nous avions refusé de servir Nabil Karoui; nous sommes ici pour servir le peuple et la pays et là on voudrait nous utiliser pour servir l’organisation secrète», a-t-elle encore écrit, en ajoutant : «Je ne mettrai jamais ma main dans celle de Sayed Ferjani (député Ennahdha, Ndlr), autant la couper ! J’ai souvent gardé le silence, essuyant parfois même des insultes, mais je ne vais plus me taire car je suis une femme libre et je ne suis ni à vendre, ni à acheter».
Une 4e démission est tombée le soir même, celle de Khaled Gassouma, qui affirme lui aussi refuser de servir les corrompus en annonçant que sa démission est parvenue au bureau de l’Assemblée.
Rappelons que Hatem Mliki a lui aussi décidé de quitter le bloc national qu’il présidait, et ce, après que le bureau de l’Assemblée ait déclaré Charfeddine, nouveau président de ce groupe parlementaire.
Hatem Mliki estime que la réunion, organisée samedi dernier et à l’issue de laquelle Ridha Charfeddine a été élu président du groupe parlementaire, est illégale, tout en affirmant que c’est lui qui a été élu à ce poste.
Suite à cet incident, Hatem Mliki a même décidé de limoger Ridha Charfeddine, Mabrouk Korchid, Kamel Ayadi, Ayachi Zammel et Faker Chouikhi, mais l’Assemblée a tranché, ce lundi soir, en annonçant que la présidence du bloc national revient à M. Charfeddine.
«Après cette mascarade, j’ai envoyé ma lettre de démission au bureau de l’Assemblée» a affirmé M. Mliki dans un post publié sur son compte Facebook.
Rappelons aussi que Mongi Rahoui avait également présenté sa démission, dans la matinée, soit quelques jours après avoir rejoint ce bloc, et ce, en réponse à la demande de son parti, Al Watad.
Y. N.
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