A l’occasion de la commémoration du 57e anniversaire de la fête de l’évacuation, ce jeudi 15 octobre 2020, le président de la république, Kaïs Saïed a gracié, hier, 307 prisonniers.
Parmi ces détenus graciés, 136 seront libérés immédiatement et 171 verront leurs peines réduites, selon un communiqué de la présidence de la république.
Cette décision a été prise suite à une rencontre, tenue au Palais présidentiel de Carthage, avec le ministre de la Justice, Mohamed Boussetta, et les membres de la commission de grâce, qui ont présenté au chef de l’Etat les résultats de leurs travaux après l’examen des dossiers de 2.053 condamnés.
Au cours de cette réunion, Kais Saïed a assuré qu’il n’était pas question de gracier «ceux qui s’adonnent à la criminalité et au terrorisme, ou ceux qui ont porté atteinte aux droits des Tunisiens».
La grâce présidentielle, objet de nombreuses controverses, a-t-il rappelé, doit simplement prendre en considération certaines situations humaines, et c’est le cas notamment des jeunes «qui ont succombé à la tentation de consommer des stupéfiants».
Pourtant, le président Saïed n’a jamais bougé le petit doigt pour la dépénalisation des actes «qui ne portent pas atteinte aux droits des Tunisiens», comme il dit, et pour l’abolition des lois qui violent les libertés individuelles des citoyens, à l’instar de la loi 52 qui condamne la consommation du cannabis.
Pire encore, il a même déclaré, à plusieurs reprises, notamment durant sa campagne électorale, qu’il soutenait la criminalisation de l’homosexualité.
Bref, Saïed reste égal à lui-même, c’est-à-dire un conservateur qui ne fait même pas l’effort de sortir de son carcan doctrinal.
C. B. Y.
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